Hymen de l’ombre et de la lumière
Pour Linda Tuloup, la notion d’unité est équivoque. Tout comme les concepts de dehors et de dedans. Et le principe de ses œuvres englobe aussi ce qu’on nomme généralement rêve et réalité. Des arceaux de lumière traversent tout le corps depuis le sexe jusqu’à la tête parfois métamorphosée tout comme le paysage où se mêlent le diurne et le nocturne, le primitif et le nouveau.
Cassant les vieilles allégories, l’artiste a recréé une déesse-serpent qui développe ses anneaux d’une libido ou d’une spiritualité agissante au sein de mouvements du bas vers le haut, du visible à l’invisible, du conscient à l’inconscient.
L’artiste crée des suites de creux, failles, versants, replis, enfoncements, trouées, surgissements. Elles embuent le monde et en consument le vernis jusqu’à la transparence. Existe soudain ce qui nous regarde et qui nous reflète dans ce que nous ignorons. De telles images ne laissent rien perdre de l’absence qu’elles retiennent.
L’hymen de l’ombre et de la lumière creuse l’âme et le corps pour ce qu’ils doivent être : une sorte de cosmos afin que tout recommence. Et que tout reste à “imager” encore et encore dans un appel à l’ailleurs .
Ici-même, ici-bas là où l’image naît de divers espaces de silence.
jean-paul gavard-perret
Linda Tuloup, Où nous mènent les étreintes (exposition), Galerie Olivier Wattman, 74, rue Mazarine 75006 Paris, du 6 au 28 décembre 2019.