Un album oignon et aux petits oignons
Sous un certain aspect revival pop’70, The Headshakers proposent — et dans l’exigence — les chemins d’une jeune génération soul-pop comme d’un jazz funky et parfois smoothy mais toujours avec alacrité. A mesure que l’album avance, il est de plus en plus intéressant.
C’est donc un monde oignon qui s’épluche au fil des écoutes.
Il n’existe rien de paresseux là où l’équilibre des cuivres, des claviers, de la basse et de la batterie est parfait. Plutôt qu’à des démonstrations-solos fait place du groovy à souhait mais on est loin d’un maniérisme.
Pratiquement toujours instrumental mais avec la présence sur un titre d’une géniale chanteuse lilloise (Dréo), ce nouvel album est une réussite : le groupe fait autant dans la dentelle que de la densité là où tout se répond avec ça-et-là certains subtiles accents ironiques — preuve que le groupe ne se prend pas pour une star.
Le funk brille de tout ses feux à la fois sous et sans contrôle afin de gagner en audace au sein même de tout ce qui est forcément connoté.
Des forces souterraines animent le beat et font du funky ce qu’il doit être : quelque chose qui prend au corps loin des formatages, donc en parfaite liberté.
jean-paul gavard-perret
The Headshakers, THS, Theheadshakers.com, 2019