Jean-Claude Zilberstein est un parfait stendhalhien tant par l’égotisme bien compris et l’Italie que par l’esprit et l’humour. Spécialiste du jazz, il ne s’enferme jamais dans un seul genre et sait cultiver un humour délicieux et “typé”… Il semble — presque — d’un autre monde. Mais son écriture est là et bien là même s’il publie trop peu. Plus loquace — littérairement -, il serait Romain Gary. Voire mieux.
Entretien :
Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
L’odeur du café, l’envie d’écouter un peu de musique.
Que sont devenus vos rêves d’enfant ?
Enfant caché pendant la guerre, je n’osais guère en faire d’autre que la Libération. Ensuite la réalité m’a apporté plus que j’en ai espéré : je le dois à ma rencontre avec une petite fée qui fut capable de transformer une citrouille en carrosse, mon épouse Marié Christine hélas décédée voici trois ans.
A quoi avez-vous renoncé ?
A jouer du piano. Je le regrette tous les jours.
D’où venez-vous ?
Je suis né (l’auteur avait écrit “même” — psychanalystes à vous de nous dire…) à Paris fin 1938. Mes parents avaient fui une Pologne antisémite dans les années 20. Ils avaient poussé leur désir d’assimilation jusqu’à boire du vin du Postillon !
Qu’avez-vous reçu en dot ?
Le goût de la lecture.
Un petit plaisir — quotidien ou non ?
Manger des bananes. Pendant la guerre elles n’arrivaient plus en France.
Qu’est-ce qui vous distingue des autres écrivains ?
Je ne me considère pas comme un écrivain !
Comment définiriez-vous votre travail littéraire ?
On me dit que j’ai un goût assez sûr. Si la lecture peut être un travail littéraire, j’ai beaucoup travaillé pour satisfaire une curiosité inlassable.
Quelle est la première image qui vous interpella ?
Les tableaux de Mark Rothko m’ont fait une énorme impression ( sur le tard toutefois). Auparavant “Le sacre de Napoléon” peut-être.
Et votre première lecture ?
Gedeon, Bicot. Plus tard Dumas, Stendhal. Plus tard encore Paulhan, Gary, Peter Matthiessen.
Quelles musiques écoutez-vous ?
Toutes. Surtout du jazz. Surtout du piano mais pas seulement.
Quel est le livre que vous aimez relire ?
“Lucien Leuwen” ( Stendhal).
Quel film vous fait pleurer ?
De rire ( de préférence) : “Philadelphia story “
Quand vous vous regardez dans un miroir qui voyez-vous ?
Un homme que je ne hais point ( mais qu’il m’arrive de gourmander).
A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
Personne.
Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
L’Italie.
Quels sont les artistes et écrivains dont vous vous sentez le plus proche ?
Philip Roth, Romain Gary, Primo Levi, Charlie Parker, Bill Evans.
Qu’aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?
Un texte ou un enregistrement inédit d’un créateur que j’aime, écrivain ou musicien.
Que défendez-vous ?
Les droits de l’homme n’ont pas besoin de moi : ils ont déjà pléthore de défenseurs ( on n’y comprend plus rien). Plutôt les créateurs, les droits des femmes et des enfants.
Que vous inspire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est donner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
Pompidou a dit que la psychanalyse n’était jamais entrée chez lui. J’approuve dès deux mains. Diderot a écrit que la simplicité est un attribut de la Beauté. Je me préfère esthète plutôt qu’allongé à divaguer sur un divan chez Lacan. S’il a pris ça à son compte, je le plains.
Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la question ?“
Je suis fan de l’humour juif donc…
Quelle question ai-je oublié de vous poser ?
Mon plus grand chagrin: le décès de Marie-Christine.
Présentation et entretien réalisés par jean-paul gavard-perret, le 6 novembre 2019.
J’aime beaucoup ce petit questionnaire : stendhalien; l italie; decouvreur litteraire;; woody allen le jazz (je voulais aller l entendre au carlyle) une seule fee manque pour cette anniversaire mais elle vous protege de la haut.. l’essentiel est de l’avoir renclntree et d’avoir eu de crandes joies et deux neaux mousquetaires .. je vous embrasse et un bel anniversaire jean claude tanti auguri
Merci chère Anette! Sans doute veille t Elle sur moi en effet.je vous embrasse. Jc