Flix, Le Spirou de Flix – t.01 : “Spirou à Berlin”

Dans le Berlin-Est de 1988…

Flix, né en 1976, vit et tra­vaille comme illus­tra­teur et des­si­na­teur à Ber­lin. Créa­teur de nom­breuses bandes des­si­nées, il réa­lise pour le Frank­fur­ter All­ge­meine Zei­tung, la bande des­si­née Glücks­kind qui paraît chaque semaine. Il est le pre­mier des­si­na­teur alle­mand à don­ner sa vision de Spirou.

C’est la crise à Berlin-Est en cet hiver 1988. Le pays, mal­gré son éco­no­mie pla­ni­fiée, est en faillite. Autour de la table où se tiennent les diri­geants, per­sonne n’a de solu­tion viable. Un indi­vidu s’invite, tenant une mal­lette qui contient des gros dia­mants.
À Bruxelles, quelques mois plus tard, Fan­ta­sio est à la pour­suite d’une Une pour Le Mous­tique où il est repor­ter. Spi­rou l’emmène chez le comte, à Cham­pi­gnac. Ils arrivent en même temps que le cour­rier. Dedans, il y a une invi­ta­tion pour le pre­mier congrès inter­na­tio­nale de myco­lo­gie qui se tient à… Berlin-Est. Bien que pousse là-bas le Por­ta­bri­ris micro­ce­pha­lis, un cham­pi­gnon extrê­me­ment rare que per­sonne n’a encore jamais trouvé, le comte jette l’invitation à la pou­belle. Il est sur­tout pré­oc­cupé par les tra­vaux d’agrandissement de son labo­ra­toire.
Quelques heures après, Fan­ta­sio retourne pour le convaincre. Aller à Ber­lin lui don­ne­rait l’occasion d’un bel article et la…Une. Mais le comte a dis­paru et, appa­rem­ment, pas de son plein gré. Spip trouve un bou­ton. Dès qu’il le voit, Spi­rou n’a plus qu’une idée : aller le plus vite pos­sible à Berlin-Est…
Et fran­chir la fron­tière la plus sur­veillée d’Europe n’est pas une mince affaire pour les deux héros !

Ce n’est donc pas par hasard que la pré­sente aven­ture des deux com­pères se déroule à Ber­lin. Mais Flix retient cette période où la ville était cou­pée en deux. Il raconte, de façon humo­ris­tique la triste réa­lité des Ber­li­nois de l’Est, sort par­tagé, cepen­dant, par tous les Alle­mands de l’est. Si le pays se veut un idéal de paix, qu’il s’intitule démo­cra­tie, il est une des pires dic­ta­tures com­mu­nistes. Flix évoque les pénu­ries, la sur­veillance constante de tous par la Stasi, le minis­tère de la Sécu­rité de l’État.
Il donne tou­te­fois une vision plus rayon­nante avec les per­son­nages que ren­contrent les héros. Ils vont se heur­ter, pour­tant, à une ombre sinistre. Flix met en scène un per­son­nage fémi­nin de toute beauté et, iro­nie de l’auteur, le pas­sage des deux héros dans la ville per­met­tra un bou­le­ver­se­ment historique.

C’est Flix qui assure le des­sin. Il s’approprie les per­son­nages, rete­nant les traits essen­tiels et leur donne une phy­sio­no­mie proche de celle ini­tiée par Fran­quin. Il assure une mise en page ser­vie par de nom­breuses vignettes et rend la dyna­mique des nom­breuses péri­pé­ties car le séjour dans cette ville n’est pas de tout repos pour Spi­rou et Fan­ta­sio. Avec son trait léger, il laisse une belle place à la cou­leur, domaine de Mar­vin Clif­ford en col­la­bo­ra­tion avec Ralf Marc­zinc­zik.
Avec un scé­na­rio dyna­mique, une intrigue habile et par­fai­te­ment maî­tri­sée,  un humour bon enfant mais qui se fait grin­çant, voire cynique au second degré, un gra­phisme attrac­tif et une mise en page tonique, Flix offre un bel album, attrayant au pos­sible. Une belle découverte !

serge per­raud

Flix (scé­na­rio et des­sin), Mar­vin Clif­ford (cou­leurs) & Ralf Marc­zinc­zik (cou­leurs), Le Spi­rou de Flix – t.01 : Spi­rou à Ber­lin, Dupuis, octobre 2019, 64 p. – 14, 50 €.

Leave a Comment

Filed under Bande dessinée

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>