Rachel Abbott, Ce qui ne tue pas

Enne­mies intimes

Quand la police découvre les corps ensan­glan­tés de Mar­cus et Evie North dans leur lit conju­gal, l’inspectrice King est loin de se dou­ter qu’elle va être confron­tée à une des affaires les plus épi­neuses de sa car­rière. A sa grande sur­prise, Evie, l’épouse a sur­vécu à ses bles­sures, mais se trouve en état de choc. Son bébé hurle dans la chambre d’à côté et, peu de temps après avoir recou­vré ses esprits, elle affirme être res­pon­sable de la mort de son défunt mari.
Des aveux, que Cleo North, sœur de Mar­cus, est la pre­mière à croire, car elle est per­sua­dée que quelque chose ne tourne pas rond dans ce couple, depuis les pre­miers jours de leur ren­contre. Qui détient la vérité, Evie, épouse meur­trie aux nom­breux secrets, ou Cleo, sœur pos­ses­sive, émo­tion­nel­le­ment per­tur­bée par le mort de son frère, qu’elle aimait un peu trop ?
L’inspectrice King se retrouve prise entre deux feux, et quand le pro­cès d’Evie devient média­tisé, et que cha­cune livre sa vérité sur Mar­cus, elle doit rapi­de­ment démê­ler le vrai du faux afin d’éviter un nou­veau drame.

Avec Ce qui ne tue pas, Rachel Abbot offre un cin­quième roman des plus réus­sis au public fran­çais. Peut-être même son plus réussi, depuis son pre­mier best-seller Illu­sions fatales. Ici, l’affrontement entre les deux femmes prin­ci­pales pro­ta­go­nistes du roman, nous entraîne sur de constantes fausses pistes. Dès les pre­mières pages, on est cap­tivé par la per­son­na­lité trouble de cha­cune, et la nar­ra­tion à deux voix pro­po­sée par l’auteure, ne nous faci­lite pas la tâche pour décou­vrir la vérité.
Evie est-elle vrai­ment la femme aimante, trau­ma­ti­sée qu’elle dit être ? L’obsession de Cleo pour son frère décédé ne cache-t-elle pas un mobile la ren­dant capable de tuer, ou sa jalou­sie est-elle fon­dée ? Et ce défunt, Mar­cus, était-il aussi par­fait que tout le monde le croyait ?

Autant de ques­tions qui trottent dans la tête du lec­teur tout au long de ce page-turner cap­ti­vant et abso­lu­ment gla­çant. La psy­cho­lo­gie des per­son­nages est tel­le­ment bien tra­vaillée que l’on doute de tout, de tout le monde, et ce jusqu’au dénoue­ment incroyable. L’écriture de Rachel Abbott est addic­tive, très ryth­mée sur­tout dés que l’on a passé la pre­mière par­tie, un peu lente. La riva­lité entre les deux femmes de plus en plus inquié­tante à chaque page est la base solide de l’histoire, et donne une cré­di­bi­lité toute par­ti­cu­lière aux cir­cons­tances de la mort de Mar­cus.
Spé­cia­liste des drames fami­liaux et des intrigues poli­cières psy­cho­lo­giques, l’auteure nous sur­prend encore, et mérite lar­ge­ment sa place dans le clas­se­ment des auteurs à suc­cès, que ce soit en Grande Bre­tagne, ou dans le monde entier, puisqu’elle est désor­mais tra­duite dans une ving­taine de langues.

Croirez-vous encore à cet adage : “Ce qui ne tue pas nous rend plus fort” à la fin de votre lec­ture ? Pas si sûr !

franck bous­sard

Rachel Abbott, Ce qui ne tue pas, Bel­fond noir, 2019, 384 p.- 19, 90 €.

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Filed under Pôle noir / Thriller

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