Gilles Berquet renverse toujours les perspectives de l’éros : ce qui tient de l’évidence est mis en abyme dans des mises en scènes subtilement provocatrices et impudiques juste ce qu’il faut. Une forme de jubilation induite révèle la puissance du féminin et de sa spécificité. Le photographe entraîne par ses photographies et mises en scène dans l’inconnu(e) entre le vide et l’évidence.
L’immobilité saisie semble la résultante de tous les dépôts de vagues successives. Celles-ci créent une suspension, un point d’équilibre et éclairent ( ou brouillent ) les cartes du Tendre.
L’œuvre prouve l’aboutissement d’un lent travail d’approches et de révisions continuelles. Celui d’un œil en mue perpétuelle aussi obsessionnel que toujours en une certaine distance. Il s’agit de dégager des constantes, de laisser des traces visibles et invisibles.
La femme s’expose comme énigme. Une pulsation reste ce qui sourd du plus profond mangé d’ombres et de lumière.
jean-paul gavard-perret
Gilles Berquet, I’ll be your Mirror, Galerie Bertrand Grimont, Paris, du 2 au 30 novembre 2019.