Les animaux-machines de Jacquie Barral
Longtemps selon, Baudelaire, les homme d’équipages - pour s’amuser - agaçaient les princes des nuées lorsque leurs ailes empêchaient leurs déplacements terrestres. Mais, quittant le sel de la terre pour celui des mers, Jacquie Barral en pince pour les animaux dont les carapaces rappellent certains outils et carlingues.
Et une nouvelle fois, l’artiste s’amuse à titiller notre imaginaire par ces créatures difficiles à classifier et riches en problématiques potentielles. Tout se passe comme si le rôle de la dessinatrice et du graveur était de devenir l’initiateur de nouvelles voies plus impénétrables que celles de Dieu.
Preuve que le monde a besoin d’une plus forte personnalité que la sienne pour sauver les hommes qui l’inventèrent. Jacquie Barral fait le job. Et pour éviter que ses animaux soient malades de la peste, elle propose des remparts plein de béguin et de mystère par connexions hybrides.
C’est donc bien une romantique à sa façon, à travers ses retournements inattendus de l’évolution.
L’artiste propose des greffes plastiques à la tradition littéraire et picturale. Elle ne cesse dans ces modules expérimentaux et drôles d’offrir des changements : d’où sa capacité à intervenir efficacement dans l’évolution.
jean-paul gavard-perret
Jacquie Barral, Laisse de mer, curiosités et autres élucubrations plastiques, collection 2+3 = 5, GAC Annonay, présentation le 11 et 12 octobre 2019.