Entre La leçon de piano et le mélo
Une histoire de peinture entraîne dans les étranges arcanes d’une histoire d’amour romantique et lesbienne au XVIIIème siècle au sein d’un gynécée insulaire pour le divertissement d’ilotes provisoires. Mais l’enjeu premier de la création picturale (une des héroïnes veut peindre l’autre et prendre la main aux hommes qui confisquent la grande peinture) disparaît assez vite.
Le film est tout en audace et simplicité. Il se focalise sur deux femmes parfaitement incarnées, entre pureté romanesque et volonté de (dé)montrer qui ne coïncident pas toujours parfaitement. L’aspect film d’époque, style roman féminin anglais de la fin du XIXème siècle, n’emporte pas tant tout demeure glacial avant que le désir éclate.
Si bien que ce film pratiquement sans homme — puisque tout se passe entre quatre femmes - devient un acte militant mais sans engagement prosélyte. Le titre est assez trompeur car il y manque le feu d’une combustion dévorante. Mais c’est sans doute un parti-pris. Le film (de genre?) reste académique.
Demeure néanmoins une qualité essentielle : l’importance des regards, du silence, du calme et de la délicatesse dans une histoire d’amour éphémère — ce qui en fait le prix. Nous sommes entre La leçon de piano et le mélo. Mais c’est peut-être la même chose…
jean-paul gavard-perret
De : Céline Sciamma
Avec : Noémie Merlant, Adèle Haenel, Luàna Bajrami
Date de sortie : 18 septembre 2019
Genre : Drame, Historique
Durée : 2H00mn
Synopsis
1770. Marianne est peintre et doit réaliser le portrait de mariage d’Héloïse, une jeune femme qui vient de quitter le couvent. Héloïse résiste à son destin d’épouse en refusant de poser. Marianne va devoir la peindre en secret. Introduite auprès d’elle en tant que dame de compagnie, elle la regarde.