Devant un pays qui change, faut-il cacher ses larmes ? Le roman de Coe à sa façon y répond. Par le rire et la satire.
Reprenant dans sa nouvelle fiction des personnages de ses livres précédents, le romancier grâce leur vieillissement se fait un brillant commentateur de son pays et ce, à travers les différentes nappes sociales.
En ce sens, ses nombreux héros perdent en existence ce qu’ils gagnent en symbole. Remontant autant à la tradition, littérature, peinture de l’Angleterre qu’au confort mais aussi à la désagrégation de son “coeur”, l’auteur feint de le retrouver au sein du cinquième trou d’un terrain de golf… Ce qui n’est pas forcément faux.
L’avant Brexit et le début de millénaire britannique brillent de leurs feux et de leur smog selon une imbrication et un montage astucieux. La société anglaise est analysée avec humour à travers une famille. Coe s’amuse de ses aberrations. Elles sont identiques à celles du pays tout entier. Le tout est parfaitement calé.
C’est avant tout plaisant là où les personnages-fonctions diversifiés sont agités par l’auteur comme des marionnettes et où les maris ne sont pas forcément honnêtes.
jean-paul gavard-perret
Jonathan Coe, Le coeur de l’Angleterre, traduction Josée Kamoun, Gallimard, coll. “Du monde entier”, Paris, 2019, 560 p.
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