Après une première exposition solo à la galerie anversoise, Katrien de Blauwer — photographe d’un genre particulier puisqu’elle n’utilise pas d’appareils - y fait superbement retour à travers une exposition et un livre sur des femmes et leurs histoires vintages et érotiques. A l’aide des magazines (surtout érotiques voire pornographiques) des années 50–60, elle découpe “ses” images et les transforme entre collage et maquillage pictural ou graphique dans le jeu de la verticalité et de l’horizontalité.
Ses montages sont présentés en diptyques puissants, tendus et évocateurs.
Les interventions physiques du “geste” de l’artiste restent présentes et se traduisent par les traces des travaux picturaux ou crayonnés comme par des froissements, déchirures, pliages. Des scènes érotiques s’animent avec une puissance suggestive.
Elles rappellent un temps libre et perdu d’une sexualité ouverte qui donne lieu ici à la propagations de fantasmes pour les deux sexes.
Le tout avec la référence au film noir et au cinéma européen d’avant-garde ou érotique. L’artiste propose donc des séquences où le corps est roi. La vie passée est ramenée au jour dans ce qui tient d’une mémoire aussi intime que collective.
Aux émois du coeur sont préférés ceux du corps. Et ce travail de “remembrement” s’avère plus nécessaire que jamais.
jean-paul gavard-Perret
Katrien De Blauwer, Cheveux longs… cheveux courts, Edition Fifty One, Anvers, 2019.
Les images du livre sont présenté à la galerie du même nom (Zirkstraat 20, 2000 Antwerpen, Belgique) du 10 septembre au 26 octobre 2019.
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