Clara Régy (Ourlets II) : carnation et incarnation — entretien

Clara Régy est atten­tive : autant par son regard que son écri­ture. Per­méable à tout : au temps (qui passe) et au pay­sage (qui change), elle ne subit pas leur loi et pro­pose une solu­tion alter­na­tive. Elle sait tou­jours sor­tir du moindre l’essentiel.
C’est un tra­vail d’intelligence et d’émotion rare où l’ellipse prend par­fois tout son sens.

Clara Regy, Our­lets II, édi­tions Lans­Kine, Paris, 2019, 54 p. — 13,00 €.

Entre­tien :

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
La faim.

Que sont deve­nus vos rêves d’enfant ?
Ils ont grandi avec moi.

A quoi avez-vous renoncé ?
Au sport. (rires).

D’où venez-vous ?
De la Loire.

Qu’avez-vous reçu en dot ?
Une car­na­tion fragile.

Un petit plai­sir — quo­ti­dien ou non ?
Une bière aux épices.

Qu’est-ce qui vous dis­tingue des autres écri­vains ?
Rien. J’aurais pré­féré ce qui vous dis­tingue des autres per­sonnes qui écrivent, mais j’aurais tout tout de même répondu : rien.

Com­ment définiriez-vous vos nar­ra­tions ?
C’est un tra­vail manuel, il y a un bloc de mots qui arrive, ils sont bien trop nom­breux et je les chasse à coup de “petit” burin. Donc : économe.

Quelle est la pre­mière image qui vous inter­pella ?
Une odeur peut-être ? celle de ma mère.

Et votre pre­mière lec­ture ?
Un lapin qui cher­chait à vivre avec des ani­maux dif­fé­rents et qui fina­le­ment s’est presque “marié”. Avec une dame lapin. C’est triste…

Quelles musiques écoutez-vous ?
Un peu tout, un genre de “fixa­tions” variables, en boucles, et je change. En ce moment : Miossec !

Quel est le livre que vous aimez relire ?
Aucun roman, quand j’ai fol­le­ment aimé j’ai peur de “désai­mer” ; je peux par contre relire de la poé­sie, et pour ne citer qu’un auteur, les textes d’Eugène Savitz­kaya, sans doute “Exquise Louise” qui me ravit me réjouit — que dire d’autre ?

Quel film vous fait pleu­rer ?
“Phi­la­del­phia”, avec la voix de La Cal­las ” la Mamma morta” et celle de Bruce Spring­steen, la fin, la famille les amis réunis… La mort.

Quand vous vous regar­dez dans un miroir qui voyez-vous ?

Une fille qui a vécu.

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
À per­sonne, pas osé dire plutôt.

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
La Loire est mon mythe à moi.

Quels sont les artistes et écri­vains dont vous vous sen­tez le plus proche ?
Pas de noms, mais ceux qui me donnent de l’émotion et tant pis si c’est banal !

Qu’aimeriez-vous rece­voir pour votre anni­ver­saire ?
Des muscles… (Rires).

Que défendez-vous ?
Le droit de défendre, mais discrètement .

Que vous ins­pire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
Ce genre de phrase me passe légè­re­ment au-dessus de…

Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la ques­tion ?“
Celle-ci au moins est drôle, je préfère.

Quelle ques­tion ai-je oublié de vous poser ?
Quel est le nom de votre chat : Hor­tense ! (Rires).

Pré­sen­ta­tion et entre­tien réa­li­sés par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 8 sep­tembre 2019.

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