Cyrille Latour, Mes deuzéleu & Benjamain Taieb, Classe de mer

Les enfances contrariées

Les édi­tions Luna­tique pro­posent deux livres sem­blables et frères. Certes, leur écri­ture et leur contexte sont très dif­fé­rents. Mais tout deux témoignent d’une même quête et d’une même colère. L’enfance a du mal à y être digé­rée.
Et le lec­teur com­prend aisé­ment pour­quoi. D’un côté — avec Taieb — un enfant vic­time à la fois de ses amis et d’adultes indo­lents, lâches ou sim­ple­ment indif­fé­rents. De l’autre — chez Latour — un autre enfant qui lui aussi écrit pour ten­ter, enfin, d’être entendu et écouté.

Latour tente sinon d’excuser du moins de com­prendre ce que subis­sait Camille — avec deux “l” et un “e” (d’où “Deu­zé­leu) chez les B… Taieb a plus de mal à accep­ter ce qui fut. Certes, il ne dénon­cera per­sonne mais la pilule a du mal à pas­ser. Mais dans les deux cas nous sommes bien loin — et c’est peu dire — des “pagno­lades”.
La dou­leur est insé­cables des deux êtres. Mais les auteurs évitent tout pathos. Ils gardent même une cer­taine “manie” à vou­loir  jus­ti­fier ou excu­ser l’intolérable.

Mais de tels livres ramènent à des expé­riences trau­ma­tiques où plus rien ne peut exis­ter que leurs lieux et leurs traces.

jean-paul gavard-perret

Cyrille Latour, Mes deu­zé­leu, 60 p. — 8,00 €,
Ben­ja­main Taieb, Classe de mer48 p. — 6,00 €., 

Edi­tions Luna­tique, 2019.

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