Pierre Gattoni : la peinture et rien qu’elle
En laissant surgir, venant de loin, un espace de pulsion de sources de lumières Pierre Gattoni crée une peinture “suffisante” à elle-même : elle se concentre sur ses propres pouvoirs et rien qu’eux. L’espace pictural implique ce seul rythme développé de manières diverses. Nous faisons ainsi l’expérience d’une forme de spatialité particulière
La couleur des polychromes comme des monochromes crée une dynamique et un état en suspension. Peu à peu, le jeu de tension devient plus complexe mais le propos reste le même : pas de boulevard du crépuscule, juste l’extension du domaine de la lumière en ce qui tient d’un empire de la fusion.
Tout reste en suspens dans l’espace soumis à des torsions implicites. L’unité de chaque oeuvre est celle d’un flux ordonné par l’énergie d’un noyau. Demeure le foyer des effusions. Les formes sont en attente mais restent extatiques en leurs masses colorées, leurs courbures ou linéarités.
Perdurent chaque fois l’esquisse et la totalité dans des divisions géométriques ou des totalités découpées.
jean-paul gavard-perret
Pierre Gattoni, Opus#44. 44 ans de peinture abstraite, 2019,Editions CAN Neuchâtel et Espace Nicolas Schilling , Neuchâtel, 2019.