La tournée hivernale du calendrier est un bon prétexte pour qu’un vrai facteur qui commença son métier au Havre pour les Transatlantiques et s’offre le plasir d’écrire une succession de vignettes de la campagne normande près de Gonnevile. Il la parcourait en 4 L jaune — rendue célèbre pour les jeunes par une scène culte des Visiteurs — et se décrit comme le “Mermoz du pays de Cau”.
C’est plus judicieux que le hausser au rang d’un Maupassant que certains semblent discerner dans celui qui deviendrait aussi célèbre que son ancêtre le Facteur Cheval. Il y a loin pourtant entre celui qui fut inventeur et ce narrateur drôle mais passéiste.
Certes, tout est vrai dans ce livre qui fourmille d’anecdotes. Elles demeurent dans leurs jus de pomme et de Calva. De là à faire du facteur un La Bruyère des fermages, c’est un peu téméraire.
Tout demeure du genre plaisant, appétissant mais répétitif.
Existe là le portrait d’une France figée et alcoolisée sous forme des vieilles cartes postales aux thèmes satiriques.
Il se peut que le facteur, les distribuant, y ait puisé son inspiration.
jean-paul gavard-perret
Robert Cottard, Les Calendriers, Editions de L’Olivier, Paris, 2019, 272 p. — 19, 50 €.