Maurice Benhamou, Lars Fredrikson

Le mini­ma­lisme visuel et audi­tif de Lars Fredrikson

Peintre, des­si­na­teur, sculp­teur et sound artiste le sué­dois Lars Fre­drik­son (1926–1997) explore  les rap­ports entre l’espace imma­té­riel de la sculp­ture et le son. Ses recherches se rap­prochent  de la synes­thé­sie. Son goût pour les sciences appli­quées, l’électronique mais aussi pour la poé­sie et la phi­lo­so­phie d’Extrême Orient ne l’empêche pas d’étudier la pein­ture.
En dis­ciple de Nobel, avec des explo­sifs il crée des des­sins dans l’espace, et des sculp­ture.  La pein­ture qu’il pra­tique d’abord spo­ra­di­que­ment puis de manière conti­nue est influen­cée en pre­mier lieu  par les expres­sion­nistes puis très net­te­ment par le construc­ti­viste, Male­vitch, Kan­dinsky et Herbin

En 1960, Fre­drik­son s’installe dans le Vau­cluse. Il crée  de nom­breuses sculp­tures en pierre avant de véri­ta­ble­ment trou­ver sa voie avec de nom­breuses recherches sur le mou­ve­ment et par ses “Tableaux sonores, aux mou­ve­ments aléa­toire” et avec un côté Tin­guely mais en plus sobre et hors parti-pris ludique.
Il déve­loppe ensuite des tra­vaux électro-acoustiques avec l’emploi de postes de télé­vi­sion trans­for­més. Il expose à la Fon­da­tion Maeght (“Art Vivant 1965–1968″) puis à “Elec­tro­ma­gica 69″ de Tokyo et au « Sigma 5 » de Bordeaux.

Aimé Maeght l’accueille dans son ate­lier de gra­vure : il pour­suit là et ailleurs divers types d’expérimantations. A la Villa Arson de Nice, il dirige le pre­mier ate­lier de Son et de recherches électro-accoustiques et visuelle jusqu’en 1991 et pré­sente sa pre­mière expo­si­tion solo à la Fon­da­tion Maeght  : « Espaces vir­tuels ».
Il ne cesse de col­la­bo­rer jusqu’à la fin de sa vie avec des poètes  dont Edmond Jabès, Claude Royet-Journoud, Roger Laporte, Jean Daive et ouvre le livre à l’espace phy­sique et sonore. Il déplace le reflet pour trans­for­mer le sens et ouvre encore plus l’espace du livre avec Anthony Bar­nett, Alain Vein­stein, Anne-Marie Albiach, Roger Giroux, Mathieu Béné­zet, Samuel Beckett, Jean de Breyne, Mau­rice Ben­ha­mou auteur de cette belle et impor­tante mono­gra­phie enri­chie de documents.

Ce livre insiste entre autres sur l’instrument qui lui sert à cap­ter les signaux et sons de l’espace avec un dis­po­si­tif met­tant en scène une aiguille sur du papier. Les fré­quences sonores sont maté­ria­li­sées en pre­nant forme en tant que des­sins sur du papier élec­tro­sen­sible, qu’il nom­mera « Fax ».
Laer Fre­drik­son res­tera très pro­duc­tif jusqu’à la fin de sa vie, tant sur le plan des aqua­relles, des fax, des pein­tures que des tra­vaux sonores. Son oeuvre demeure très ori­gi­nale par les voies qu’elle a ouvertes et qui ne cessent d’habiter la recherche esthé­tique contemporaines.

L’artiste a su créer des pièces  qui, comme écrit Mau­rice Ben­ha­mou, excitent le regard et l’oreille par leur sur­face lisse ou rabo­teuse, leur matiètre et celle de leurs pig­ments”. Si bien que le plas­ti­cien est le modèle d’un abs­trac­teur de quin­tes­sences là où un nou­veau type de mli­ni­ma­lisme joue à plein.

jean-paul gavard-perret

Mau­rice Ben­ha­mou, Lars Fre­drik­son, Edi­tions de l’Ollave,  84400 Rus­trel, 2019, 57 p. — 15,00 €.

1 Comment

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One Response to Maurice Benhamou, Lars Fredrikson

  1. Villeneuve

    Aimé a reconnu l’avant-gardiste Lars Fre­drik­son comme le pas­seur du son et de la gra­vure . Art Vivant . Art Triom­phant . Le fon­da­teur Maeght est un géant !

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