A Caen, Anne-France Abillon présente trois oeuvres : deux sur le thème de la toile d’araignée (photographies sur papier Gampi) et une sur le paysage (crayon et stylo bille).
L’artiste y prolonge ses effets de tissages avec dans des lignes, des vides sans fond afin que tout respire là où le dessin “imprime” un surréel arachnéen.
Nous ne sommes alors nulle part ailleurs que dans ces trames qui sont des échos d’un lieu où à la pulpe fait place la vibration.
Tout semble balancer, s’envoler là où l’artiste se fait poète et musicienne : ses lignes font remonter une respiration, une paradoxale intériorité pro silence.
Et voilà le mystère : dessiner, c’est creuser le silence. Les lignes parallèles des partitions sont remplacées par un tissu parfois à peine déchiré.
Tout sort de la rondeur et la rudesses satisfaites d’elles-mêmes afin qu’existe une respiration par habiles “dissonances” programmées.
jean-paul gavard-perret
Anne France Abillon, Traits croisés, galerie IGDA 2.0, 16 rue des Croisiers, Caen, 24 juillet au 3 août 2019.