Corinne Lovera Vitali, Ronette et Modine

Les rois nus

Plutôt que d’effacer les cases de la marelle des­si­née par les hommes pour les femmes et y pous­ser leur palet, Corinne Lovera-Vitali fait mieux. Elle sait que la craie phal­lique trouve tou­jours du grain à moudre.  Dès lors, elle se consacre à l’éccorchage des artistes et écri­vains machistes  du XIXème siècle (Hugo, Rodin, etc.) qui ont mis en pièces épouses, concu­bines et maî­tresses au pro­fit de leur gloire et de leur tout-à-l’ego.
La langue, fuse, incise, coupe ces arpents de bons dieux qui n’ont de tels ni le nom ni l’adjectif.

Tout cela aide à com­prendre com­ment cela joue — au besoin vide au cœur et soli­tude en ban­dou­lière — mais avec l’amour de l’écriture qui cherche à savoir “com­ment c’est dedans – et savoir le dire et savoir l’entendre – et faire que savoir ça ça change des choses en moi” mais aussi dans le monde.

Existent là des déma­té­ria­li­sa­tions, des néga­tion qui sont autant de véri­tés qui viennent mettre à mal la pré­ten­due  satu­ra­tion de pul­sion que des forts boyards  pré­ten­daient don­ner à leur com­pagne dans une  tor­sion des corps et des confu­sions d’esprits avides de pouvoirs.

jean-paul gavard-perret

Corinne Lovera Vitali, Ronette et Modine, édi­tions Abrüpt, Zürich, 2019, 72 p. — 7, 50 €.

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