Mariée trois fois, mère de famille ayant effectué de nombreux métiers et déplacements des USA au Chili et retour, l’auteure américaine n’a été reconnue qu’après sa mort. Ce nouveau recueil de nouvelles disparates à l’écriture très particulière et volontairement pauvre rêve un monde parfois (mais c’est loin d’être toujours le cas) paradisiaque aux extraordinaires couchers de soleil.
En dépit des fatigues, tout reste possible mais dans un monde noir que cette suite — moins réussie que son premier recueil Manuel à l’usage des femmes de ménage — offre.
Des motifs se répètent d’une nouvelle à l’autre autour de la question du foyer si prégnant pour une auteure qui vécut une existence de bohème où les hommes manquaient à leurs promesses. Les textes fonctionnent par ellipses et petites notations subtiles. Elles créent la dramatique de chaque narration dans une tentative de désinvolture plus ou moins réussie en un registre répétitif au sein de divers ratages là où, jusqu’aux horaires fixes, des facteurs dépriment..
Ces nouvelles fragiles ne tiennent pas toujours leurs promesses et ne sont pas les meilleures de l’auteure.
La platitude n’est pas absente dans des textes inégaux. Les notations qui à elles seules voudraient porter le monde n’y réussissent pas toujours et les pétards de certains textes sont mouillés.
L’humour noir espéré rate souvent sa cible même s’il existe de bien beaux moments.
jean-paul gavard-perret
Lucia Berlin, Un soir au paradis, traduction de Valéry Malfoy, Grasset, 2019.
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