Sabine Dewulf, elle-même poète, offre un bel aperçu anthologique commenté d’un poète trop discret : Raymond Farina (ci-contre). Entre deux continents, l’auteur et traducteur né à Alger exprime ses “éclats de vivre” en faisant abstraction de ce qui pourrait sceller les paupières. Il les ouvre afin que nous contemplions l’éblouissement de monde même si ses songes restent parfois manqués. L’horizon se dégage au-delà des blessures entre le royaume et l’exil à qui s’en donne le pouvoir.
Les larmes alors rebroussent chemin sur celui des grèves de divers océans où l’existence déferle et où le Un devient multiple. Dans la forêt tropicale où dans les pins parasols, les mots sont les signes ailés d’un espace où entre l’eau et la terre la lumière demeure pérenne à qui s’en donne le pouvoir.
Plus que tout autre, Raymond Farina sait ce que franchir des seuils engage. Entre présent et passé chaque poème est nourri d’images vivantes.
Le souffle transcende le dur désir de durer sans faire appel à des adjuvants autres que terrestres. Interrogations et affirmations s’allient comme se cousent les continents en une démarché précieuse, discrète et authentique, à fleur de vie et de sagesse.
jean-paul gavard-perret
Sabine Dewulf, Raymond Farina — L’Oiseleur des signes, Editions des Vanneaux, 2019 — 19,00 €.
Qui n’a jamais lu un poème de Raymond Farina ne saura jamais ce qu’est l’agapè = La Nature dans les enchantements de l’enfance et des rêves , la beauté dans l’humilité et surtout les oiseaux comme l’hirondelle qui vole toujours plus haut =