Jean-Pierre Verheggen, Pubena Pietenpakken — Pubères Putains

Perver­sité jouissante

Il ne faut pas for­cé­ment se fier au titre de livre. Il est plus pro­fond qu’il n’y paraît. Certes, le texte est pimenté et tri­vial. Mais, évo­quant la pré-adolescence, le poète évoque ce qui se passe dans la tête et dans le corps en for­ma­tion.
Le texte mixe le cruel et le sexuel, l’obscène et la pureté. L’auteur fait feu de tout bois ver­bal et son humour ren­verse la donne au moment où il est tra­duit (pour la pre­mière fois) en néer­lan­dais et qu’il s’interroge : «Quand serai-je tra­duit en français ?»

L’œuvre clame la néces­site du manie­ment du corps par la langue et de la langue par le corps, ses pul­sions, ses désirs, ses fan­tasmes. La liberté chère à Verheg­gen per­met de retour­ner la pen­sée contre le réel. Le lan­gage menace sa loi.
Et le « crime » de l’auteur est d’offrir sa révo­lu­tion. Le théâtre de l’intimité est mis en évi­dence par le plai­sir et l’outrage accom­plis et répé­tés sur des corps “innocents”.

L’inti­mité inavouable est sou­dain tour­née vers le dehors dans ce théâtre de la langue et sa per­ver­sité jouissante.

jean-paul gavard-perret

Jean-Pierre Verheg­gen, Pubena Pie­ten­pak­ken — Pubères Putains, L’Ane qui Butine, Mous­cron, Bel­gique, 2019.

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