Néo-romantisme original
Le travail de Giovanni Chiaramonte, s’il s’inspire de l’esthétique théologique de R. Guardini, de celle de l’Église orientale de P. Evdokimov et Andrei Tarkovski, s’en échappe pour exprimer dans un langage particulier la relation entre le lieu et le destin dans la civilisation occidentale. Son exposition à Reggio Emilia se compose de deux parties pour traduire diverses atmosphères sous forme de tableaux photographiques.
Dans le Baptisphère de la Cathédrale est présente la quête du photographe pour retrouver son propre destin à partir de la tombe de sa mère.
Il va à la recherche des endroits où l’histoire de l’Occident a pris forme : Athènes, Rome, Berlin, les ruines laissées par le totalitarisme et les guerres du 20ème siècle et l’Holocauste (présent ici par les clichés du mémorial à Miami). A San Nicolo est présentée la partie “Jerusalem”, point de départ des civilisations.
L’artiste est allé en “pèlerinage” dans la ville qui garde l’impression dans ses pierres de la tension de l’histoire et de ses messianismes.
Existe tout un parcours inextricable dans le Moyen-Orient. A l’extrémité ou au commencement d’un monde.
Le tout dans un néo-romantisme original et sans effets ostentatoires.
jean-paul gavard-perret
Giovanni Chiaramonte, Fotografia Europea, Battistero & San Nicolò, Reggio Emilia, maggio 2019.