Cazenove & William, Tizombi — t.03 : Amis mortels

L’humour des morts-vivants…

La lit­té­ra­ture d’horreur et le cinéma Bis ont sou­vent pré­senté des zom­bies avec le côté dan­ge­reux des morts-vivants vou­lant dévo­rer les humains encore en vie. Peu ont essayé de faire de ces créa­tures les acteurs de comé­die.
Caze­nove, qui scé­na­rise nombre des séries emblé­ma­tiques des Édi­tions Bam­boo comme Les Gen­darmes, Les Pom­piers, Les Sis­ters… met en scène un petit gar­çon qui s’est lié d’amitié avec Mar­go­tik, une ado­les­cente humaine. Celle-ci pos­sède le look du mou­ve­ment gothique, un cou­rant de contre-culture apparu entre la fin des années 1970 et au début des années 1980 au Royaume-Uni. Elle a fugué et aban­donné ses études pour s’installer à demeure dans le cime­tière, décor où se déploient toutes les his­toires.
Autour de ces deux per­son­nages, colonne ver­té­brale de la série, gra­vitent Tékaré, une ado­les­cente zom­bie, Fatal, un gros gar­çon ama­teur de nou­velles expé­riences qui se ter­minent mal et Tri­biade, un sage.

Les gags se déroulent en géné­ral sur une page, par­fois deux, avec une chute caus­tique, sar­cas­tique mais tou­jours humo­ris­tique. Dans cet album, un gag occupe sept planches. En haut, à gauche, à la place d’un titre alpha­bé­tique, c’est une sil­houette noire évo­ca­trice du contenu de la planche ou du récit. Cepen­dant, si elle est inter­ro­ga­tive, il n’est pas tou­jours facile de devi­ner le thème traité.
Le scé­na­riste, quelques fois, fait réfé­rence à George A. Romero, mémo­rable scé­na­riste et réa­li­sa­teur qui a bâti sa car­rière sur les zom­bies et morts-vivants. C’est lui l’auteur du célé­bris­sime La Nuit des morts-vivants, en 1968 qui inau­gu­rait une longue série de films sur ce thème.

Dans cet album, une série de planches traite du rêve de Mar­go­tik : avoir un ani­mal de com­pa­gnie. Mais ceux qu’on lui pré­sente sont loin de lui conve­nir. Le pro­blème vien­dra aussi quand elle déci­dera de bros­ser la four­rure d’un chat si mignon. Caze­nove décline toute une série de gags qui tournent autour des capa­ci­tés des zom­bies, de leur nour­ri­ture, de leur façon de s’amuser et de se dis­traire…
Le des­sin de William aux traits fins est léger, sub­til même quand il montre les effets de la mort sur les corps. Et ce n’est pas cela qui manque entre les corps en cours de décom­po­si­tion, les sque­lettes et osse­ments divers. Mais il sait ne pas for­cer l’atmosphère et donne à ces mor­ceaux d’individus des allures accep­tables tout en sug­gé­rant une réa­lité plus laide.

Tizombi se révèle une série sédui­sante avec de bons gags et un uni­vers sombre que scé­na­riste et des­si­na­teur savent parer de couleurs.

serge per­raud

Caze­nove (scé­na­rio), William (des­sin) & Élo­die Jac­que­moire (cou­leurs), Tizombi — t.03 : Amis mor­tels, Bam­boo, avril 2019, 48 p. – 10, 95 €.

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