Paul-Armand Gette nous invite une nouvelle fois à une traversée des miroirs et des apparences. Il nous pousse même au crime : à savoir “tremper notre langue de chat (Cheshire cat of course) dans la confiture d’Alice” à moins que — comme Artemis — la sus-dite se montre telle quelle au grand amateur de lunes.
Cela, sans forcément devenir indécent : puisqu’il arrive que la femme la porte sur le front ce qui évite tout affront.
L’artiste poursuit les reprises de sa mythologie des déesses et des presque gamines (ou celles qui le restent). Gette il est vrai vient à peine d’avoir l’âge de raison : il n’a que dix ans (ou un de ses multiples). Mais il bénéficie de belles fréquentations. Avec lui, les nymphes sont audacieuses et prêtes à prendre des risques pour satisfaire la curiosité de celui qui dessina la somptueuse lingerie de sa “Nympha nocturna”.
Camille Moravia se fit un plaisir de la revêtir. Mais, désormais, il revient à l’enfance de l’art. Il cherche ici moins les poses audacieuses qu’un grand livre de lettres et d’images.
Se souciant toujours aussi peu du spirituel et du symbolique, il demeure arc-bouté sur l’alchimie des corps. Ceux des aurores du temps et des mondes qui n’appartiennent qu’aux femmes.
jean-paul gavard-perret
Paul-Armand Gette, Le corps de la lettre à celui de la nymphe, Galerie Jean Brolly, Paris, à partir du 4 mai 2019.