Julia Jaeckin — fille de Just Jaeckin et sur les traces de son père — propose sa première exposition. Son thème : les Marocaines. Plus elle se rapproche du monde tel qu’il est et en s’éloignant de l’héritage paternel, plus son oeuvre est intéressante. Dans cette exposition, la jeune photographe s’intéresse à la transformation du corps des femmes avec l’évolution des moeurs et au moment où — du moins dans les villes — le Maroc ressemble aux modèles européens.
La créatrice prouve qu’il n’est pas de création sans imagination. Et c’est lorsque le monde marocain qui change est pris “dans la rue” que ses photos sont les plus puissantes. L’insolence est là. L’attention aussi.
Le rideau soudain se lève sur le réel en une forme de prégnance et de liberté. Lorsque l’artiste renonce aux poses où une beauté officielle tient trop le haut du pavé et lorsque celle-ci semble devenir plus “quelconque,” une fulguration a lieu.
jean-paul gavard-perret
Julia Jaeckin, Morocco, Galerie Just Jaeckin, Paris 6ème,du 4 avril au 11 mai 2019.