Denis-Pierre Filippi & Vincenzo Cucca, Colonisation – t.03 : “L’arbre matrice”

Un space opera attractif 

Milla et son équipe de récu­pé­ra­teurs traquent les nefs per­dues lors des pre­miers essais de colo­ni­sa­tion de l’espace par l’Homme. Cette colo­ni­sa­tion a été ren­due pos­sible par la ren­contre des Atils, une race d’extraterrestres très en avance tech­no­lo­gi­que­ment, qui ont fait pro­fi­ter l’Humanité de leurs connais­sances.
L’équipe arrive en vue d’une nou­velle pla­nète où elle a capté un signal. Les membres du groupe  doivent récu­pé­rer les cais­sons d’hibernation avant l’arrivée des Écu­meurs. Ils débarquent pour aller vers la source du signal, source immer­gée. Tou­te­fois, ce n’est pas une nef ni ses décombres mais un module émet­teur récent. Ils sont tom­bés dans un piège et sont immé­dia­te­ment atta­qués par une faune très agres­sive. Les récu­pé­ra­teurs s’en sortent de jus­tesse. Alors qu’ils tentent de cer­ner le pro­gram­meur qui fal­si­fie les signaux, Petra pense savoir de qui il s’agit. Elle a même tra­vaillé avec lui. Il avait un repaire dans la cité sus­pen­due d’Armilia.
Uti­li­sant un modèle de porte qui active des trous de ver, ils se télé­portent. Très vite, ils sont cer­nés par des Écu­meurs qui ont à leur tête Jonas et Daphné, tous deux bien connus de Milla et de Cla­rence. Daphné explique qu’elle les a rejoints car ils ne sont pas comme on les pré­sente. En fait, ils cherchent à décou­vrir ce que cachent des res­pon­sables Atils qui s’intéressent aux pre­miers colons. Ce sont eux qui envoient l’équipe sur des fausses pistes. Milla et ses col­lègues vont être entraî­nés dans une folle équi­pée pleine de dan­gers et de décou­vertes désagréables…

Avec Denis-Pierre Filippi les his­toires ne sont jamais linéaires. Il garde tou­jours en réserve de nom­breux élé­ments de sur­prise. Après une belle intro­duc­tion, une décou­verte de l’univers riche qu’il a conçu, il monte d’une marche (voire de plu­sieurs) en inté­grant des don­nées par­ti­cu­liè­re­ment désta­bi­li­santes, remet­tant en cause un des pos­tu­lats de départ.
Il avait consti­tué une équipe bien équi­li­brée et aux carac­tères com­plé­men­taires qui assu­rait l’action. Dans cet album, par sa construc­tion nar­ra­tive, il intègre de nou­veaux par­ti­ci­pants et donne un rôle plus consé­quent à un per­son­nage alors secon­daire offrant, ainsi, une belle évo­lu­tion du scénario.

Le des­sin de Vin­cenzo Cucca et les cou­leurs de Fabio Mari­nacci sont indis­so­ciables, tant ils se com­plètent. Si les per­son­nages sont par­fai­te­ment cam­pés, avec une expres­si­vité bien­ve­nue, le tan­dem brille dans la concep­tion de décors. Il ima­gine des cadres fabu­leux, une flore et une végé­ta­tion effrayantes, étouf­fantes et des construc­tions éton­nantes. Cucca et Mari­nacci excellent éga­le­ment dans la mise en images d’un bes­tiaire nova­teur, par­ti­cu­liè­re­ment féroce. Une réus­site !
Ce troi­sième tome de Colo­ni­sa­tion relance de belle manière cette série et fait attendre un der­nier tome encore plus fabu­leux tant au point de vue scé­na­ris­tique que graphique.

serge per­raud

Denis-Pierre Filippi (scé­na­rio), Vin­cenzo Cucca (des­sin) & Fabio Mari­nacci (cou­leur), Colo­ni­sa­tion – t.03 : L’arbre matrice, Glé­nat, coll. “24x32”, février 2019, 48 p. – 13, 90 €.

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