Une nouvelle fois voici « Miró en son jardin » (titre de son exposition au même lieu en 2008). L’exposition permet de découvrir l’évolution, l’importance et la richesse de l’œuvre graphique (à l’exception de son oeuvre de sculpteur qu’il conviendra de revisiter tant elle est importante). Se découvrent les liens avec les poètes, le travail des collages et diverses combinatoires de techniques qu’au besoin il transforme ou invente.
L’exposition permet aussi de découvrir les travaux préparatoires de l’artiste au sein de l’imprimerie ARTE qu’Adrien Maeght a créé. Il la mit souvent à la disposition d’un de ses artistes phares. Miró ne s’en est pas privé. Il s’est essayé à des impressions sur des supports insolites (patrons de coutures, toile, parchemin). Pour lui, Adrien Maeght a d’ailleurs finalisé, avec Henri Goetz, la technique du Carborundum. Et l’artiste en fit son miel
Au-delà de l’abstraction et de la figuration, il est présent ici au sein de son langage inimitable. Tout ce que la gravure et la lithographie pouvaient à l’époque offrir comme possibilités le peintre l’a utilisé.
Et une nouvelle fois, le regardeur est face à une monde onirique d’une exceptionnelle qualité là où une idée, une technique, une chose en enclenchent d’autres afin qu’apparaisse un monde insolite, audacieux, enlevé et ivre.
jean-paul gavard-perret
Joan Miró, Au-delà de la peinture, Fondation Maeght, Saint Paul de Vence du 29 juin au 17 novembre 2019.