Emelie Schepp, D’une mort lente

Errare huma­num est

Dans la conti­nuité de  Som­meil blanc, la reine du polar sué­dois pro­pose une nou­velle aven­ture de la pro­cu­reure Jana Ber­ze­lius, entou­rée de l’équipe de poli­ciers que l’on connaît. Cette fois-ci, tout ce beau monde – cha­cun étant empê­tré au pas­sage dans ses dif­fi­cul­tés per­son­nelles comme exis­ten­tielles – doit mener une enquête tam­bour bat­tant sur une série de meurtres rituels per­pé­trés à Norrkö­ping de façon chirurgicale.

Fidèle à son habi­tude, l’auteure concocte un page-turner des plus effi­caces où viennent s’entremêler au moins trois récits paral­lèles  dont le point téles­co­pique de ren­contre sera des plus per­cu­tants : l’évasion du repris de jus­tice Danilo Pena qui connaît de lourds secrets sur le passé de Jana, la course pour­suite des les ins­pec­teurs Hen­rik et Mia à par­tir du pre­mier meurtre (celui d’une aide-soignante dont le meur­trier a coupé les mains) et la dérive tirant du côté du burn-out de l’ambulancier Phi­lip Eng­ström ayant com­mis plu­sieurs erreurs pro­fes­sion­nelles lourdes de conséquences…

On ima­gine sans peine que la roman­cière a dû d’abord écrire sépa­ré­ment ces trois his­toires avant que de s’ingénier, ensuite, à les émiet­ter et croi­ser chro­no­lo­gi­que­ment dans le patch­work d’événements de sen­ti­ments qu’elle dis­tille avec maî­trise  au fil de son intrigue – là est d’ailleurs tout le plai­sir de la lecture.

Sur fond d‘une ven­geance en lien avec le milieu médi­cal, Eme­lie Schepp pro­fite donc du suc­cès de son héroïne pour creu­ser davan­tage le pro­fil psy­cho­lo­gique de ses pro­ta­go­nistes deve­nus désor­mais fami­liers au lec­teur. Il faut ainsi accep­ter de dépas­ser la plu­ra­lité des points de vue ici sou­mis tout du long pour pro­cé­der à la syn­thèse de tous les indices per­met­tant l’identification finale du cou­pable.
L’ensemble se lit d’une traite mais l’ on regret­tera tou­te­fois quelques fautes qui émaillent le roman, comme par exemple le manque de n’ dans « on est pas » (p. 134) , « on a rien » (p. 187) ou le rem­pla­ce­ment peu sou­tenu d’être par avoir dans « vous avez convenu » (p. 288).

fre­de­ric grolleau

Eme­lie Schepp, D’une mort lente,  Har­per­Col­lins, mars 2019, 444 p. — 20, 00 €.

 

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Filed under Pôle noir / Thriller

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