Ren Hang, Love, Ren Hang (exposition)

Dissé­mi­na­tion des signes

Pour cer­tains, Ren Hang devrait sa noto­riété à son sui­cide. C’est un peu court —  même si, for­cé­ment, en huit ans l’artiste n’était que dans le pré­lude d’une oeuvre qui aurait pu être consi­dé­rable. La M.E.P. pro­pose 150 pho­to­gra­phies — essen­tiel­le­ment de por­traits d’amis, de sa mère ou de jeunes Chi­nois sol­li­ci­tés sur Inter­net – mais aussi de pay­sages et de nus.
Ren Hang fait preuve d’un lan­gage ori­gi­nal qui semble venir à l’instinct. D’autant que les prises de vue, sur le vif, offrent légè­reté, poé­sie et humour. Le rouge chez lui est tou­jours intense et les autres cou­leurs aci­du­lées. Existent par­fois des atmo­sphères noc­turnes et sou­vent un mixage de l’érotisme et de la nature.

Un tel “geste” refuse toute régres­sion pas­séiste. Il découle du ques­tion­ne­ment mis en place d’une manière aussi iro­ni­que­ment gla­mour qu’iconoclaste. Sur­git de cette quête une sorte d’épopée très particulière de l’Eros.
Creu­se­ments, empor­te­ments, archi­tec­tures des corps sus­citent une dis­sé­mi­na­tion des signes qui viennent mettre à mal la pro­duc­tion de l’utile non vers le futile mais vers quelque chose qui per­met de repen­ser sans cesse un monde autant de muta­tion que de crise, un monde aussi inté­rieur qu’extérieur.

jean-paul gavard-perret

Ren Hang, Love, Ren Hang, Mai­son Euro­péenne de la pho­to­gra­phie, mars 2019.

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Filed under Arts croisés / L'Oeil du litteraire.com, Erotisme

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