Voici un nouveau volet des enquêtes du privé Varg Veum , entre Simenon et hard boiled mais en contexte norvégien.
La Femme dans le frigo est le quatrième volet des aventures du détective privé Varg Veum (“fauteur de troubles” en norvégien), un dur à cuire de première issu de la plume de Gunnar Staalesen. Varg est un solitaire, il déteste devoir des comptes à quiconque et se refuse à travailler dans une agence, quand bien même cela lui assurerait un revenu fixe.
Comme toujours dans ce type de roman, tout bascule avec l’arrivée d’un client, en l’occurrence, ici, une cliente, Mme Samuelsen. Elle s’étonne du silence de son fils, Arne Samuelsen. Celui-ci, qui travaille sur une plateforme pétrolière au large de Stavanger, ne manque jamais de lui écrire dès qu’il est à terre. Or là, pas la moindre lettre… Arrivé sur place, Varg Veum découvre qu’avant de disparaître, Arne a fait la bringue toute la nuit en compagnie d’amis et de prostituées. Très vite, il comprend que le tripot d’Olle Johnsson est la véritable plaque tournante de cette affaire. Il rencontre Elsa, prostituée atypique qui va tomber amoureuse de lui ; adepte du magnétophone, elle enregistre les nombreuses confidences qu’elle entend sur l’oreiller puis les transpose par écrit. Malgré l’intensité de leur aventure, il finit par la rejeter, au nom d’une fidélité que Varg entend respecter vis-à-vis de sa maîtresse Solveig.
L’intrigue est typique du genre, cousue de fil blanc. Très peu d’originalité donc dans ce roman datant de 1981 et qui a plutôt mal vieilli. Très vite on voit un secret familial pointer le bout de son nez et l’on sent le rebondissement qui se veut fort. Varg, tout autant que la police, commet des erreurs d’amateur qui servent de prétexte à rallonger l’intrigue, laquelle aurait pourtant gagné à être plus concise. Un roman que seuls les inconditionnels du genre liront avec plaisir.
julien védrenne
Gunnar Staalesen, La Femme dans le frigo (traduit par Elisabeth Tangen), Gaïa, 2004, 238 p. — 15,00 €. |