Une nouvelle fois, et au sein de cette exposition collective, Cécile Hug laisse poindre du féminin l’essentiel selon une pudeur paradoxale : celle qui ne cache rien mais ne montre pas forcément ce qui est attendu. Existe tout un travail de décantation et de transformation dans une poétique du corps féminin. Le dessin le ravive — le temps (toujours long) de remettre les idées en place.
Sous les robes (pas forcément de mariée), l’origine du monde n’est plus viande mais fragilité, sensibilité sans la moindre présence de mièvrerie ou provocation. C’est ce qui distingue la créatrice de bien d’autres artistes. L’intime trouve une figuration inédite qui prend valeur de mythe par effet de nature. Il suffit d’un beau support et de l’imaginaire d’une artiste encline à la transformation par effet de ténuité plastique. Et ce, autant dans le refus intransigeant de l’art pour l’art que de tous les travaux dérivatifs.
La pertinence de l’iconographie parle directement à l’inconscient du spectateur mais sans jouer de ses fantasmes primaires puisque Cécile Hug ne montre pas — là où celui-ci pourraient germer — l’objet attendu par le voyeur. La puissance des touches et harmonies colorées de ce qui se retrouve en lieu et place crée un état de beauté et une grâce sinon “spirituelle” du moins décalée vers d’autres effets-mères et d’autres départs de l’imaginaire.
jean-paul gavard-perret
Exposition collective, Femme, femme, femme, Galerie Satellite, Paris 11ème, du 16 mars au 13 avril 2019.