Jean-Michel Alberola, Exposition de groupe (exposition)

Lumières, pas éclairages

Après ses Éclai­rages en groupe, l’artiste pour­suit sur des murs peints. Il y a là tou­jours la lumière mais selon un autre éclai­rage et tou­jours en rap­pel impli­cite à l’histoire de l’art qu’il s’agit de tra­ver­ser en éclai­rant le groupe. Et ce, dans l’esprit de Vélas­quez : “Nous pou­vons voir sa pein­ture  comme une pein­ture non éclai­rée (sans choix d’éclairage) contrai­re­ment à celle de Rem­brandt qui, elle, est éclai­rée déli­bé­ré­ment par mor­ceaux… chez Gau­guin ou Matisse ce sont les cou­leurs qui donnent la lumière.” disait en 2007 Albe­rola.
Toute la pein­ture peut s’appréhender selon ce cri­tère. La lumière en est la ques­tion essen­tielle. Elle se mêle chez l’auteur à un niveau poli­tique: “la ques­tion que je pose depuis trente ans est : « Que peut un groupe ? ». Et la réponse c’est qu’un groupe ne peut quelque chose que s’il est éclairé soit par le passé soit par des idées nou­velles — en fait des idées du passé qui sont réac­ti­vées dans un autre sens, il n’y a pas d’idées nou­velles hor­mis les totalitarismes”.

A par­tir de ces deux don­nées à la fois esthé­tiques et phi­lo­so­phiques, l’artiste conti­nue son tra­vail sur la lumière et l’opacité en pro­lon­geant de manière plus per­ti­nente ce qu’avait abordé Ernest Pignon Ernest trop enfermé dans un seul sta­tut poli­tique. Pour Albe­rola, tra­ver­ser la conscience d’un indi­vidu passe par une sur­face plate et mate, un mur peint mais où quelque chose se passe au-delà de la maté­ria­lité de la pein­ture et de ses orien­ta­tions topo­lo­giques.
Elles créent une sorte de théo­rie en acte du réver­bère afin que la confi­gu­ra­tion géné­rale de chaque oeuvre devienne com­plexe et par­fois labyrinthique.

Il faut au regar­deur la recons­truire à tra­vers ses formes sou­te­nues, concises et seg­men­tées et “ajou­rées” de struc­tures séman­tiques ver­bales. Et ce, dans le but que depuis long­temps s’est fixé l’artiste : recréer un âge d’or qui serait d’ici et de main­te­nant. Preuve que l’art à encore beau­coup à dire sur le monde voire à le transformer.

jean-paul gavard-perret

Jean-Michel Albe­rola, Expo­si­tion de groupe, Tem­plon, Bruxelles, du 28 février au 17 avril 2019.

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