Fabienne Verdier, Vide Vibration & Silencieuses coïncidences (expositions)

Fabienne Ver­dier : injonc­tion des tropismes

En Europe, Fabienne Ver­dier est sans doute la seule à pou­voir reven­di­quer le titre de cal­li­graphe. Elle a dirigé pro­gres­si­ve­ment sa pein­ture en ce lan­gage en une sorte de che­min de la Pas­sion. Elle suit pen­dant une dizaine d’année les cours d’un maître chi­nois, Huang Yuan. Celui-ci refuse d’enseigner son art et ce, dans une ver­sion pic­tu­rale de ce que l’on retrouve (tout arrive…) dans le Kill Bill de Taren­tino.
Pour celui-là, l’enseignement se mérite car il n’est pas fait que de tech­niques : « Pen­dant six mois, j’ai déposé chaque soir mes exer­cices devant la porte du maître sans obte­nir de réponse » dit Fabienne Ver­dier. Mais vient le jour où le maître accepte le « deal » inédit : par­ta­ger son savoir avec une femme et qui plus est une femme occidentale.

De retour en France, aux tech­niques de la pein­ture pri­mi­tive fla­mande elle mêle ce qu’elle a appris de la cal­li­gra­phie. A par­tir de là tout s’enclenche. Ici et là-bas. Elle expose à Hong Kong en 1993 et à Taï­wan en 1997 et en occi­dent.  Et si de pré­ten­dus avant-gardistes fus­tigent son tra­vail, se recon­naît chez elle la capa­cité de renou­vel­le­ment d’un art qui par sa  pers­pec­tive foraine  trouve une nou­velle vision.
L’artiste crée la sym­biose entre la pein­ture occi­den­tale et la cal­li­gra­phie chi­noise pour méta­mor­pho­ser l’une et l’autre. L’œuvre met en com­mun ce que les cultures occi­den­tale et orien­tale séparent. Pour elle, le lan­gage n’est « qu’un moyen de com­prendre le prin­cipe d’être de toute chose ». Seule sa maî­trise per­met d’interpréter chaque élé­ment de l’univers. Et de don­ner vie à une peinture.

Fabienne Ver­dier a donc trouvé peu à peu la sienne selon une approche qui, par un lyrisme des formes et des cou­leurs, n’est pas délire ou aban­don mais suprême pré­ci­sion afin de faire trem­bler le sens de l’art dans la dyna­mique et la dia­lec­tique de ses tro­pismes opposés.

jean-paul gavard-perret

Fabienne Ver­dier,
Vide Vibra­tion, Gale­rie Pauli, Lau­sanne du 28 octobre au 31 décembre 2017,
–  Silen­cieuses coïn­ci­dences, Lelong et Cie, Paris, du 30 Novembre 2017 au 20 Jan­vier 2018.

1 Comment

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One Response to Fabienne Verdier, Vide Vibration & Silencieuses coïncidences (expositions)

  1. Jeanne

    Savoir tendre vers le “un” par le trait, aimer les mots jusqu’à les par­ta­ger avec Alain Rey.…magnifique femme d’exception!

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