Une enquête passionnante, finalement inaccomplie
Le spectacle débute par un film qui plante le décor et l’histoire : le remorquage d’un bateau accidenté vers le pôle Nord amène des clandestins à prendre place à bord : chacun paie sa place, embarquant vers l’inconnu pour le meilleur ou pour le pire. Cantonnés dans le grand salon, où les voyageurs pouvaient se réunir et assister à des spectacles, nos passagers définissent péniblement leurs rapports et explorent chacun à leur façon les différents espaces du navire.
Peu à peu, le mouvement par lequel ils dévoilent leur identité donne occasion de redécouvrir les conditions de la collision du navire avec une plate-forme pétrolière, sous forme d’intrigue industrielle prenant pour fond l’expropriation forcée des Inuits du grand Nord. On croit donc avoir affaire à un thriller politico-psychologique.
Pourtant, le spectacle ne cesse de brouiller et de rebattre les cartes : enquête, rêve, aventure, réminiscences, fantasmes. Il en résulte un objet théâtral peu identifié, avec ses réussites, ses longueurs, son hétérogénéité. Certes, à partir du moment où le remorqueur cesse de tirer le navire, il s’agit bien d’une métaphore de l’humanité vouée à la dérive, mais la dénonciation des ravages de l’exploitation des ressources naturelles n’est pas développée.
A force de mêler les registres psychologique, policier, comique, fantastique, ironique, écologique, le spectacle finit par disperser notre attention et risque de s’abîmer dans le grotesque. S’il est incontestablement intéressant, il ne parvient pas à captiver, et sollicite chez le spectateur une attention limitée, qui traduit son caractère insuffisamment accompli.
christophe giolito
Arctique
d’Anne-Cécile Vandalem
Mise en scène : Anne-Cécile Vandalem
© Christophe Raynaud de Lage
Avec : Frédéric Dailly, Guy Dermul, Éric Drabs, Véronique Dumont, Philippe Grand’Henry, Epona Guillaume, Zoé Kovacs, Gianni Manente, Jean-Benoît Ugeux, Mélanie Zucconi
Scénographie Ruimtevaarders ; collaboration à la dramaturgie Nils Haarmann, Sarah Seignobosc ; composition musicale Pierre Kissling ; lumière Enrico Bagnoli ; son Antoine Bourgain ; vidéo Federico D’Ambrosio ; costumes Laurence Hermant ; maquillages / coiffures Sophie Carlier ; montage vidéo Yannick Leroy ; cadre Leonor Malamatenios et Tom Gineyts ; création costumes Laurence Hermant ; accessoirisation, emsembliage Fabienne Müller ; directeur technique et régie générale Damien Arrii et Marc Defrise ; régie vidéo Frédéric Nicaise ; régie lumière Léonard Clarys ; régie son Antoine Bourgain et Théo Jonval ; régie plateau Clara Pinguet et Baptiste Wattier ; production de tournée Marie Charrieau ; direction de production Audrey Brooking.
Au Théâtre de l’Odéon — Ateliers Berthier , Paris
Du 18 janvier au 10 février 2019
A 20h le dimanche à 15h. Durée : 2h10h
production Das Fräulein (Kompanie) ; coproduction Odéon-Théâtre de l’Europe, Théâtre National Wallonie-Bruxelles, Théâtre de Namur, Théâtre de Liège, MARS / Mons Arts de la scène, Volcan – Scène nationale du Havre, Les Théâtres de la Ville du Luxembourg, Comédie de Reims – Festival Reims Scènes d’Europe, Comédie de Caen – Festival les Boréales, Espace Jean Legendre, Scène nationale de l’Oise en préfiguration – Compiègne, Les Célestins – Lyon, La Coop asbl & Shelter Prod
avec le soutien de ING, tax shelter du gouvernement fédéral de Belgique, Fédération Wallonie-Bruxelles / Service Théâtre
TOURNÉE
– 18 au 24 juillet 2018 : Festival d’Avignon (France)
– 11 octobre 2018 : International Theatre Forum TEART, Minsk (By)
– 7 et 8 novembre 2018 : Le Volcan, Scène nationale du Havre (France)
– 15 et 16 novembre 2018 : Le Festival les Boréales, Caen (France)
– 21–24 novembre 2018 : Le Théâtre de Liège (Belgique)
– 29 et 30 novembre 2018 : Espace Jean Legendre, Compiègne (France)
– 8–11 janvier 2019 : Les Célestins, Théâtre de Lyon (France)
– 14 et 15 février 2019 : La Comédie de Saint-Étienne (France)