Les installations de l’artiste italo-suisse Alfredo Aceto défient toute catégorisation. Entre autres avec la sculpture, le film, le son, le dessin le jeune artiste (né en 1991 à Genève) crée des espaces hybrides entre réalité et fiction. Il invente des histoires sans fins, des films sans personnages en des lieux non contextualisés et non diégétiques mais d’où jaillit une forme de mélancolie étrange là où la linéarité temporelle ou physique est toujours mise à mal.
Tout reste à apprivoiser. Les éléments fonctionnels à la construction d’un espace sont soumis à la logique manipulée dans une confrontation de l’intime et du collectif. Les données physiques sont mises au service d’une utopie qui ne se veut en rien opérationnelle.
L’oeuvre ressemble à un work in progress mais les états sont moins provisoires et en état de latence qu’il n’y paraît. A travers divers couches temporelles, rien n’a lieu que le lieu ou la situation pour elle-même. C’est là renoncer à l’empire d’assourdissement du réel en passant à la création d’images propres à offrir un nouveau genre d’émotion.
Le dévoilement dérobe, les enrobages dévoilent. Le tout sous un état de solitude dont celle de l’artiste italo-suisse est peut-être le miroir. Y demeure un enchantement optique.
jean-paul gavard-perret
Alfredo Aceto, Sequoia 07, Istituto Svizzero de Milan, du 7 février au 16 mars 2019.