Béatrice Bonhomme, Deux paysages pour, entre les deux, dormir

Spécu­la­tion du vrai­sem­blable amoureux

C’est tou­jours avec pudeur que Béa­trice Bon­homme fait dire aux mots ce qu’ils semblent vou­loir cacher : le désar­roi dans le silence, les amours et émois contra­riés, la peur de la rup­ture, des déchi­re­ments. Poé­tesse des secousses du coeur mais aussi de la puis­sance de la sen­sa­tion et de l’incarnation, l’auteure exprime avec laco­nisme les traces des bles­sures et des caresse au corps et à l’âme de l’éprise.
Il existe ici une sorte de clas­si­cisme dans l’expression par­fois presque naïve. Mais l’auteure ne cherche jamais à sur­prendre : elle exprime la liai­son orga­nique, le pas­sage de l’éros à tra­vers les corps même au sein de l’avancée dans l’âge. De sen­sa­tions en émo­tions, d’images en textes l’existence arrive par bouf­fées au milieu d’un sys­tème de cor­res­pon­dance olfac­tives et visuelles.

En leur rigueur ou leur vibra­tion, les textes n’ont plus l’obligation de tenir la pose au moment où l’absence n’est plus une simple caté­go­rie men­tale mais où affleurent les seules don­nées majeures de la psy­ché. En de telles épreuves comme déles­tées dans l’espace, les textes semblent flot­ter dans le vide et signi­fient avec inten­sité l’expérience de l’affect.

jean-paul gavard-perret

Béa­trice Bon­homme, Deux pay­sages pour, entre les deux, dor­mir, VVV édi­tions, 2018, 55 p. — 11,00 €.

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