Persistance des lucioles
Sous le commissariet de David-Hervé Boutin et de Lucia Pesapane, La Monnaie de Paris présente l’exposition intitulée “Artistes à la Une, Togeth’her”®. Elle est créée afin de soutenir les programmes en faveur de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes menés par ONU Femmes.
33 artistes contemporains, femmes et hommes du monde entier (Laire Tabouret, Jean-Michel Othoniel, Ida Tursic et Wilfried Mille, etc.) ont été sollicités afin de proposer sur une couverture de Vogue Paris le portrait d’une femme qui a pour elles et eux valeur d’icône et leur parle. Elles ont toutes et de diverses manières transformé le visage de la femme par leur style ou leur audace. A la fin de l’exposition, ces 33 couvertures seront vendues aux enchères au nom du Comité ONU Femmes France.
De telles femmes — qui ont parfois fait mine de jouer les poupées et parfois les charpies — ont orchestré moins d’intimes épousailles avec leur temps que son déraillement. Et c’est comme si le corps du voyeur était traversé par ces corps voyants. En clair-obscur et à claire-voie, la femme est à la fois là et loin. Nous voilà en face de la persistance de telles lucioles.
Qu’importe s’il existe des trous dans le ciel, des flaques sur le sol. Les photos habillent ce qu’une robe abandonnée laisse voir. Un piège se referme sur les poncifs par la magie de telles évocations. Un tel spectacle ne cesse d’interroger la démarche même de toute création.
Sans que cela ne soit pesant puisque cette problématique fait elle-même partie du projet grâce à une manipulation de prestidigitateurs ailés invités à cette révision.
jean-paul gavard-perret
Collectif, Artistes à la Une, Togeth’her”®”, Musée de La Monnaie de Paris, du 19 au 23 février 2019.