Catherine Balet, Moods in a Room (exposition)

Le des­tin des images

Jouant des trans­pa­rences et de col­lages sur­réa­listes, la nou­velle série de Cathe­rine Balet mêle vir­tuel et matière en un mélange de tex­tures pic­tu­rales et d’éléments pho­to­gra­phiques numé­riques. Maî­tresse de la méta­mor­phose, ren­ver­sant les appa­rences du réel par ses dif­fé­rents types d’insertion, elle modi­fie les don­nées pre­mières de la repré­sen­ta­tion.
Ses cli­chés en deviennent la re-présentation en une suite de déca­lages consti­tués de couches ou de feuille­tages entre l’histoire de l’art, celle de l’artiste et de son incons­cient selon une for­mule où l’image devient tableau mys­té­rieux et clos. Nul ne peut s’en échap­per. Pas plus les per­son­nages que les spectateurs.

Ce réfé­ren­ce­ment à la fois consacre et modi­fie le des­tin des images. Reste l’abrupt d’un mon­tage. Il engouffre et éloigne ce qui fait retour mais aussi ce qui est écarté par déca­lage au sein d’une émo­tion renou­ve­lée par effet d’entrave et d’issue. Cathe­rine Balet pro­pose le dédou­ble­ment de l’illusion tran­quille en offrant ce qu’on nom­mera l’envers du miroir des miroirs.
De tels cli­chés ne sont ni des mémoires obviées, ni de simples cri­tiques : elles contraignent à un vertige.

jean-paul gavard-perret

Cathe­rine Balet, Moods in a Room, Gale­rie Thierry Bigai­gnon, Paris, du 7 février au 30 mars 2019.

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