Eloge de l’ombre : entretien avec Françoise Galeron

Les pho­to­gra­phies de Fran­çoise Gale­ron sont des exer­cices de dis­cré­tion. Irré­vé­ren­cieux tou­te­fois — mais juste ce qu’il faut. Il existe en de telles prises une atten­tion au monde tel qu’il est et dans bien des variantes de l’ici-même, de l’ici-bas. Chaque série devient un petit traité où l’artiste éclaire le monde en le pho­to­gra­phiant.
Une série de plantes assoif­fées lors d’une sai­son sèche,  un évier encom­bré per­mettent au regard d’errer où de s’enfoncer dans l’inextricable où se posent des ques­tions que chaque prise libère par le sen­tier qu’elle induit dans le regard.

 

Entre­tien :

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
L’envie.

Que sont deve­nus vos rêves d’enfant ?
Je les pour­suis et me dis : «Un jour, quand tu seras grande…» ??

A quoi avez-vous renoncé ?
A rien, je prends juste les choses différemment.

D’où venez-vous ?
De loin.

Qu’avez-vous reçu en dot ?
De l’amour.

Un petit plai­sir — quo­ti­dien ou non ?
Pas de refus.

Qu’est-ce qui vous dis­tingue des autres artistes ?
Mon nom ??

Com­ment définiriez-vous vos nar­ra­tions pho­to­gra­phiques?
Comme un che­mi­ne­ment par­semé de doute ??

Quelle est la pre­mière image qui vous inter­pella ?
L’ombre.

Et votre pre­mière lec­ture ?
Des livres de la biblio­thèque rose et verte.

Quelles musiques écoutez-vous ?
J’ai des goûts éclec­tiques, cela dépend de l’instant.

Quel est le livre que vous aimez relire ?
Un livre de Pierre Desproges.

Quel film vous fait pleu­rer ?
“Mil­lion dol­lar baby”.

Quand vous vous regar­dez dans un miroir qui voyez-vous ?
Mon reflet.

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
Je sèche.

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Laputa

Quels sont les artistes et écri­vains dont vous vous sen­tez le plus proche ?
Le pre­mier, qui me vient à l’esprit : Albert Camus.

Qu’aimeriez-vous rece­voir pour votre anni­ver­saire ?
M’entretenir avec l’au-delà.

Que défendez-vous ?
L’utopie de la justesse.

Que vous ins­pire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas »?
Doit-on pour autant abandonner ?

Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la ques­tion ? »
Pouvez-vous me répé­ter la question ?

Quelle ques­tion ai-je oublié de vous poser ?
Je l’ignore, mais n’hésitez-pas à me la poser.

Pré­sen­ta­tion et entre­tien réa­li­sés par jean-paul gavard-perret pour le litteraire.com le 21 jan­vier 2019.

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