Christophe Arleston & Didier Tarquin, Lanfeust odyssey — t.10 : “Un Destin karaxastin”

Une belle clô­ture de saison 

Eckmül, libé­rée de l’emprise de Lylth vain­cue, retrouve sa vita­lité sous l’impulsion des Sages du Conser­va­toire. Le sei­gneur Dëh­vano veut faire lire son ave­nir par le mage Harus­pice qui voit, dans les entrailles d’un pekari colos­sal, le des­tin de Lan­feust. Celui-ci doit conti­nuer la guerre et se battre contre… son fils. Sur­gissent alors des mil­lions de petites Lylth bleues, un croi­se­ment entre les Ban­shees et la déesse, qui attaquent les humains pour tuer.
Dans l’urgence, pour évi­ter qu’elles assas­sinent tous les habi­tants de Troy, Ode­greh le Sage a l’idée d’utiliser des marins ayant des pou­voirs de zéphyrs, pour créer une tem­pête qui éloigne les pré­da­trices. Mais il faut les éli­mi­ner.
Les dieux se détendent dans la cité bal­néaire de Paÿ­tou­shëh. Cer­tains sont convo­qués pour un conseil res­treint où Lan­feust a sa place. Ils finissent par pro­po­ser une solu­tion qui pré­sente cepen­dant de larges incer­ti­tudes et com­porte de graves dan­gers pour celui qui doit la mettre en œuvre. Et Glin, le fils de Cixi et Lan­feust, com­plote contre eux. Une fois encore, le héros pourra-t-il sau­ver le monde, débar­ras­ser Troy de ce ter­rible danger ?

Cet album signe la fin de la troi­sième sai­son. Le héros aura-t-il l’honneur d’animer une qua­trième série ? Il faut attendre, sachant que le des­si­na­teur emblé­ma­tique semble attiré par d’autres pro­jets. Pour l’heure, le scé­na­riste s’est une fois encore déchaîné avec l’invention de péri­pé­ties cocasses qui donnent lieu à des dia­logues savou­reux, aux nom­breux sous-entendus, ou jeux de mot, par­fois écu­lés mais qui, dans le contexte, s’intègrent et amusent. Une par­tie de l’intrigue se déroule dans la par­tie sud du royaume, ce qui auto­rise un voca­bu­laire avec accent. C’est hila­rant !
Le fleuve Pic offre à Arles­ton, avec ses chutes, ses falaises et sur­tout ses grottes, des assem­blages fort plai­sants. Il n’est pas en reste de trou­vailles pour les expres­sions : “Nom d’un col­lègue !” quand un dieu jure. Pour se dépla­cer, les per­son­nages sont ame­nés à prendre une sorte de cabine de dili­gence mon­tée sur un mille-pattes géant. Mais, celle-ci, selon la bonne vieille tra­di­tion du wes­tern, est atta­quée par un nain qui ne prend que le néces­saire pour vivre. Les pas­sa­gers d’ailleurs, le conseillent sur ce qu’il vaut mieux prendre.
Le scé­na­riste s’inspire aussi de la vie quo­ti­dienne, fait des allu­sions, citant par exemple, la vis en trop chère en réfé­rence à un célèbre concep­teur de mobi­lier en kit. Il évoque, avec un humour cor­ro­sif le centre du monde, le fai­sant défi­nir d’une manière trop répandue.

Le des­sin de Didier Tar­quin a bien évo­lué depuis les pre­miers albums. S’il a bien syn­thé­tisé la repré­sen­ta­tion de ses per­son­nages, il a gagné dans la concep­tion des décors, dans le dyna­misme des mou­ve­ments, pro­dui­sant des vignettes puis­santes où chaque détail compte.
Un bel album qui pro­cure un bon moment de détente, une jolie BD de comé­die au ton pétillant, au des­sin par­ti­cu­liè­re­ment savoureux.

serge per­raud

Chris­tophe Arles­ton (scé­na­rio), Didier Tar­quin (des­sin), Lyse (cou­leurs), Lan­feust odys­sey — t.10 : Un Des­tin karaxas­tin, Soleil, coll. Lan­feust – Uni­vers de Troy, novembre 2018, 56 p. – 14,95 €.

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