L’artiste a joué 336 dates pendant un an et demi du mardi au vendredi à Broadway dans une sorte de mise en scène de sa propre majesté, le désir brut de gloire, d’argent et de feu sacré. L’artiste feint une sorte d’humilité et d’intimité tout en rappelant ironiquement que lui-même est une arnaque — même s’il n’en croit pas un mot — et qu’il existe toujours en lui mise en scène et un tour de magie.
Bruce Springsteen est le produit type d’une musique alternative trop typiquement U.S. (et ici dans des versions lamentables) pour toucher un public vraiment plus large même s’il bénéficie d’une aura mondiale. L’artiste est de ceux qui ont la carte. Il l’a gagnée en exploitant l’image d’homme du peuple, le fameux “working class hero” qui a toujours su surfer sur les vagues et avec bien peu d’aspérités quoique la critique ait pu en dire.
Ce dernier concert ou plutôt ce one man show n’a pas le moindre intérêt musical. L’artiste s’y fait comédien, joue son rôle, parle trop et trop bien de lui. Il est fier d’avoir beaucoup évoqué les usines sans y avoir mis les pieds. Mais l’album tombe des oreilles sauf de celles des fans inconditionnels peu regardant sur une auto-complaisance crasse. Tout est surjoué, calculé, récité.
Exit le rocker dit spontané. L’ensemble reste préfabriqué et sans le moindre intérêt.
jean-paul gavard-perret
Bruce Sprinsteen on Broadway, double CD, Columbia, 2018.
Pour étoffer votre article et vous renseigner sur le personnage…
Ca sera déjà un bon début.…
Et prenez au moins la pochette officielle du Cd !!!!( videos sur netflix) plutôt qu’un truc pirate !!
https://www.arte.tv/fr/videos/078731–006-A/personne-ne-bouge/?fbclid=IwAR3hE3qiXak2Gt_v5gIpSunTJ3H59Y88mJRZ-M2s2QY8anOGdaZ8ppk2LGI