Guillaume Sorel, Les Chemins du fantastique

Une nou­velle col­lec­tion qui débute sous les meilleurs auspices…

Les Édi­tions Cham­paka Brus­sels rejoignent les Édi­tions Dupuis. Les pre­mières sont une réfé­rence pour la publi­ca­tion d’ouvrages artis­tiques liés à la bande des­si­née.
Cette union donne nais­sance à deux nou­velles col­lec­tions. Square, en novembre 2018 avec un numéro excep­tion­nel et Une Vie en Des­sin dont le pre­mier fleu­ron, en février 2019, est consa­cré à Fran­çois Walthéry.

Square débute sous les meilleurs aus­pices avec un recueil consa­cré à Guillaume Sorel. C’est un évé­ne­ment car cet illustrateur-dessinateur signe des pein­tures remar­quables dans son domaine de pré­di­lec­tion, le fan­tas­tique. Outre Les fan­tômes de Bro­cé­liande, un fron­tis­pice numé­roté et signé par l’auteur, l’album com­pile 70 tableaux inédits sur 79, dont la réa­li­sa­tion s’étale sur ces quinze der­nières années.
Ce recueil per­met de mesu­rer l’étendue des sources d’inspiration de l’auteur dont cha­cune est explo­rée de façon exhaus­tive pour en tirer toute la quintessence.

Guillaume Sorel livre, pour cer­tains de ses tableaux, le contexte de leur genèse, des anec­dotes et des réfé­rences. Ses repré­sen­ta­tions sus­citent tou­jours nombre d’interrogations. Elles sai­sissent un ins­tant, un moment, une situa­tion. Mais, que s’est-il passé ? Que va-t-il se pas­ser ? Il aime l’idée, et fait en sorte : ” …qu’une image puisse être le sup­port de la rêve­rie, puisse être le moteur de l’imaginaire.
Tout est bon pour nour­rir sa créa­ti­vité et, dans le domaine de l’imaginaire, il est curieux de tout, lais­sant vaga­bon­der son esprit. Il confie quelques confi­dences sur son tra­vail, sur sa façon de se délas­ser après une longue jour­née à com­po­ser, des­si­ner peindre. Il expli­cite éga­le­ment son rap­port à la cou­leur et, comme seuls savent le faire les grands Hommes, il fait part de ses indé­ci­sions en la matière.

Il revient sur ses illus­tra­tions de cou­ver­tures de romans, recon­nais­sant qu’elles l’ont trans­porté dans des uni­vers qu’il n’aurait pas visi­tés sans cela. Chaque tableau est tou­jours riche en détails, four­millant de petites créa­tures, un petit peuple de fées, d’elfes ailés ou non, tou­jours super­be­ment mis en scène, en valeur. On retrouve aussi des détails iden­tiques tels des élé­ments de décors, ceux qui entourent Guillaume Sorel. Le chat est omni­pré­sent. Rare­ment au pre­mier plan, celui-ci sait se faire dis­cret, presque effacé, mais bien réel.
La nature occupe une place pré­pon­dé­rante, une nature inquié­tante, écra­sante par ses dimen­sions. La fémi­nité de ses héroïnes est une ode à la Femme éter­nelle, un hom­mage à cette Femme qui, telle la nature, pos­sède des dons igno­rés des mâles.

Les Che­mins du fan­tas­tique se révèle un choix très judi­cieux pour lan­cer une nou­velle col­lec­tion tant ce pre­mier volume est enchan­teur avec son for­mat spé­cial met­tant en valeur chaque illus­tra­tion, chaque tableau.

serge per­raud

Guillaume Sorel, Les Che­mins du fan­tas­tique, Dupuis – Cham­paka Brus­sels, coll. “Square”, novembre 2018, 120 p. – 45,00 €.

Leave a Comment

Filed under Beaux livres, Chapeau bas

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>