James Sacré quitte ici les lieux privilégiés de la beauté de la nature et des architectures humaines pour des temples déchus soumis à la ruine, à la désolation et la pollution. Nulle question pour eux d’assurer la continuité, dans le temps : mais il ne s’agit pas pour autant d’en signifier la fin. Ces lieux ne se connaissent jamais par eux-mêmes et ils ne sont laissés pour non avenus.
Ils seraient ignorés sans l’intervention de la poésie de Sacré et les peintures de Bioulès qui leur accordent du sens en assurant une permanence à ce qui n’en a déjà plus.
Il faut donc parler de l’enrobement poétique fécondé par l’art. Les deux englobent le réel et ouvrent l’histoire industrielle et ses désastres à un contre-récit. Les friches ne sont plus seulement des dépouilles, des cadavres : l’artefact de la mort se gomme tant que faire se peut par la parade d’une superbe momification.
Les deux créateur créent une « remontrance » du pays “mal continué”. Le monde avance dévisagé, la création replace « du » recommencement à la sortie de la nuit, dans une aube (encore noire mais où résistent le vert et le bleu) et avec un état renaissant propre à sublimer ce qui s’est tu et tué. Dans les opéras visuels abstraits et la complainte des mots, la beauté casse l’idée de vestiges pour redonner du vivant au temps et à l’espoir une faible espérance.
jean-paul gavard-perret
James Sacré, Un pays mal continué — De la Gardiole aux Aresquiers, Peintures de Vincent Bioulès, Editions Méridianes, Montpellier, 2019 — 18,00 €.
Bonjour,
Auriez-vous la gentillesse de m’indiquer le prix d’un des exemplaires de tête de ” Un pays mal continué ” , texte de James Sacré et peintures de Vincent Bioulès.
merci, SQ
bonjour,
nous sommes désolés de ne pouvoir vous répondre, contactez à cette fin l’éditeur sur son site.
cordialement
la rédaction