Philippe Denis, Pierres d’attente

Tout ce qui reste ou exer­cice de patience

A force de les écrire, il arrive non seule­ment que les mots nous prennent mais que nous ne tenions que par eux. D’une cer­taine manière, c’est tout ce qui reste de nos amours. D’autant que vivre avec eux du matin au soir, comme un vieux couple, est idéal. Ils ne répondent pas. Ou du moins que de nous.
Ils font ce que nous vou­lons qu’ils fassent même si, bien sûr, ils nous échappent au sein de la conver­sa­tion silen­cieuse, élé­men­taire, élec­tri­que­ment neutre et comme si les choses n’existaient pas. Si bien “qu’ il n’est pas rare qu’à la fin quelques-uns se hasardent dans nos rêves et prennent la place que, sous un vague pré­texte, nous leur avions refu­sée. Notre phrase tient là sa sub­stance.” Et nous tenons à elle.
C’est la mala­die de l’écriture. Celle dont on ne se remet pas. Et pour cause. Elle démange, cha­touille nos ombres — ce qui est bien plus pra­tique que de les fuir en par­tant dans la direc­tion opposée.

L’his­toire de notre écri­ture est donc une his­toire phy­sique et de désir puisque celui-ci ne cesse de la tra­ver­ser. Et que l’âge avance avec ses spectres ne suf­fit pas à la ralen­tir. Phi­lippe Denis l’a bien com­pris.
Même s’il la cultive tou­jours en gar­dant du dis­cours juste ce qu’il faut afin qu’il se poursuive.

jean-paul gavard-perret

Phi­lippe Denis, Pierres d’attente, La Ligne d’ombre, 2018, 58 p. — 10,00 €.

3 Comments

Filed under Poésie

3 Responses to Philippe Denis, Pierres d’attente

  1. Jeanne

    Le virus du mot, mala­die orpheline?

  2. Marie Pereira

    Votre article est absurde et sans aucun inté­rête. J’ai lu ce livre — il vaut mieux que ce que vous en dites.

  3. Marie Pereira

    Vos lignes sont éva­sives. Autant ne rien dire.

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