J.K Rowling, Les Crimes de Grindelwald

Le “texte du film”: était-ce vrai­ment la peine ?

Cet ouvrage est le deuxième volet de la série Les Ani­maux Fan­tas­tiques paru au cinéma en 2016. Il relate le texte inté­gral du film et se pré­sente sous forme de script. J.K. Row­ling reprend ici tout les élé­ments de l’univers magique qu’elle avait créé dans sa saga Harry Pot­ter. Les même plantes, créa­tures étranges et bâti­ments sont pré­sents (Minis­tère de la magie, Nif­fleurs etc.). On y retrouve même le très célèbre Albus Dum­ble­dore âgé de quelques années de moins et pro­fes­seur de défense contre les forces du Mal à Poud­lard.
Les Crimes de Grin­del­wald se passe en 1927. Le puis­sant mage noir Gel­lert Grin­del­wald a enfin été stoppé, il est main­te­nant enfermé, la langue cou­pée et sur­veillé en per­ma­nence au Minis­tère de la magie en attente de son trans­fert. Le film débute le jour de son dépla­ce­ment, mais bien vite on s’aperçoit que quelque chose ne va pas, l’homme ligoté dans la voi­ture n’est pas le célèbre mal­fai­teur. Mais alors… S’ensuit une grande com­mo­tion, Grin­del­wald sur­git de nul part attaque le véhi­cule et en prend le contrôle. Il tue les Aurors qui assu­raient sa sécu­rité puis envoie val­din­guer la voi­ture volante dans le fossé. Ceci clôt son éva­sion magistrale.

Après cette scène mou­ve­men­teé, nous retrou­vons les rues pai­sibles de Londres et la pré­sence du célèbre Nor­bert Dra­gon­neau qui, après ses périples à New York (Les Ani­maux Fan­tas­tiques), se retrouve en Angle­terre avec l’interdiction de voya­ger. Ceci étant dû à un fâcheux inci­dent que Nor­bert avait causé à New York. Le jeune homme se rend donc au Minis­tère de la magie dans l’espoir de régler ce pro­blème mais les choses tournent au vinaigre et Nor­bert s’en va furieux.
Pen­dant qu’il marche dans les rues de la ville, il tombe sur son vieux pro­fes­seur Albus Dum­ble­dore sur le dôme de la cathé­drale St Paul. Cepen­dant, les nou­velles ne sont pas bonnes, Dum­ble­dore fait appel à Nor­bert devant le dan­ger que repré­sente l’escapade de Grin­del­wald. Il est le seul à pou­voir défier le sor­cier. Il lui parle éga­le­ment de ce jeune gar­çon Croyance, en quête de ses parents et auquel le mage noir semble être inté­ressé.
Nor­bert refuse tout d’abord d’aller affron­ter le grand sor­cier mais un enchaî­ne­ment de cir­cons­tances va le conduire à Paris avec un ami Moldu (les êtres non-magiques) pré­nommé Jacob dans l’espoir de retrou­ver Quee­nie (la petite amie de Jacob) et Tina (l’amoureuse de Nor­bert). Cepen­dant, Grin­del­wald est éga­le­ment à Paris à la recherche de Croyance et Dra­gon­neau est forcé d’agir car le célèbre mage noir menace de faire régner les êtres de sang purs sur les êtres non-magiques.  Beau­coup de sor­ciers et de sor­cières rejoignent tou­te­fois  Grin­del­wald.
Nor­bert Dra­gon­neau et ses amis arriveront-il à le com­battre et à résis­ter à son emprise ? Des secrets depuis long­temps enfouis vont-il resurgir ?

Le scé­na­rio en lui-même est très réussi et com­plète par­fai­te­ment le cadre « Harry Pot­ter ». De sur­croît, il se ter­mine sur un sus­pense et laisse à pré­sa­ger un épi­sode sui­vant. Cepen­dant, cette his­toire est faite pour être vue sur un écran, en cou­leur, en mou­ve­ment et avec du son. Dans ce volume ne sont rap­por­tés que les dia­logues et les des­crip­tions essen­tiels à la bonne com­pré­hen­sion de l’histoire. Il n’y a pas la des­crip­tion détaillés des lieux, les émo­tions des per­son­nages… en bref, tout ce qui fait un bon roman.
J.K. Row­ling n’a pas écrit un nou­vel ouvrage, elle a créé un film qui est par ailleurs très bien, je n’essaie pas de prou­ver le contraire mais ce film n’est pas fait pour être lu.

Éga­le­ment, je trouve que pour les per­sonnes (comme dans mon cas) qui n’avaient pas vu la pre­mière œuvre Les Ani­maux Fan­tas­tiques, l’histoire est rela­ti­ve­ment dif­fi­cile à com­prendre du fait de per­son­nages déjà ren­con­trés, d’aventures déjà vécues ou encore de méchants déjà affron­tés. Ceci ren­force plus vive­ment mon opi­nion sur le fait que ce film n’aurait pas dû être mis sur papier.
Pour finir, je vou­drais par­ler de l’aspect maté­riel du livre. La cou­ver­ture est tout sim­ple­ment magni­fique. Bleu, noir et or avec des motifs en reliefs ; il est agréable au tou­cher. Les orne­ments des pages sont éga­le­ment très beaux. Com­po­sés de spi­rales ou de gra­phiques détaillés, ils attirent tout de suite le regard.

agathe de lastyns

J.K Row­ling, Les Crimes de Grin­del­wald, Gal­li­mard, novembre 2018, 296 p – 19,90 €.