L’histoire commence lorsque Aurélie Dubois était à l’école auprès d’une maîtresse qui n’avait pas forcément les yeux doux. Si bien que, et comme le souligne dans un texte écrit pour l’exposition par sa curatrice Clotilde Scordia, Mes Tresses décollent (que l’on peut aussi entendre ou lire « Maîtresse d’école » ou « maîtresse des colles ») propose une immersion dans l’univers et l’imaginaire de l’école. ». Du moins telle qu’elle était dans les archaïsmes de ses normes de socialisation.
En détournant les images à portée éducative que l’on trouve aux murs des classes, l’artiste réécrit une histoire de l’apprentissage. Elle en remonte l’histoire pour exprimer l’ambiguïté que l’école recèle : formant l’esprit, elle le déforme. Sans doute l’approche scénarisée par l’artiste a quelque peu changé : malgré toute la vindicte souvent adressée à l’école de manière expéditive, maîtres et maîtresses font ce qu’ils peuvent sans se dérober. Ce qui n’enlève rien à la pertinence du propos d’Aurélie Dubois.
L’artiste crée dans son exposition un montage de dessins, sculptures, installations, photographies, jeux de mots et équivoques. Elle y affiche une liberté face à ce que le « dressage » implique. S’y retrouve tout l’esprit d’une artiste en quêtes des pulsions, contraintes et révoltes premières de ceux qui de gré ou de force “font” avec l’école avant de comprendre ce que toute « éducation » implique et engage pour les têtes « blondes » ou brunes et qui ne sont pas pour autant des pestes.
Même si la tendance tendrait facilement à ostraciser les secondes de manière inconsciente. Ou non.
jean-paul gavard-perret
Aurélie Dubois, Mes Tresses décollent, Galerie de la Voute, Paris, du 29 novembre au 18 décembre 2018.
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