Un pied nu de femme, un déshabillé dans une vitrine suffisent à Harley Weir pour offrir une vision non conformiste de l’Iran. Répondant à la demande d’une nouvelle collection de voyage des Editions Louis Vuitton, le photographe a choisi un périple dans ce pays pour le transformer en un éloge d’une beauté qui se moque de l’idéologie prégnante.
Plutôt que de l’affronter de face, il traque les détails et l’intime. Les femmes y tiennent une place majeure et donnent aux ressorts de la société iranienne un autre essor. La qualité des images comme de l’édition est remarquable. Le monde iranien n’est plus une obscurité.
Weir prouve que la “carte” politique n’est pas le territoire. C’est pourquoi le photographie témoigne d’un état de fait et d’un espoir pour peu qu’elle ne se veuille ni colonialiste ni voyeuriste.
Existe un chant du désir. Il est de l’ordre de la caresse pudique. La narration des photographies oriente dans un dédale et le désoriente en plusieurs lieux. Ce récit augmente le lumineux dans le visible le plus sombre.
Le photographe refuse le pathos, revendique une appartenance sans pour autant réduire celle des autres. C’est là agrandir — entre autres — le paysage mental.
jean-paul gavard-perret
Harley Weir, Iran, coll. “Fashion Eye”, Louis Vuitton éditions, 2018.