Emmie et Paul ou “le dernier amour”
Jusque-là, « Marie-Galante » était le titre d’une chanson populaire, désormais le nom prend un autre angle et des images invisibles. En dépit de son propos tragique, ce livre n’est pas celui du deuil. Il ouvre sur un aspect inconnu de Paul Otchakovsky-Laurens. J’ai eu le privilège de correspondre avec lui dès qu’il publia le “Je me souviens” de Pérec. Je n’étais pas d’accord avec lui sur l’intérêt du livre : mais le temps et la force de l’œuvre lui ont donné raison.
L’homme et éditeur était d’une simplicité et d’une attention rares. Et « Marie-Galante » offre ce qui lui aura permis de vivre un bonheur qui aura été de trop courte durée. Sa compagne (qui avait déjà écrit un superbe livre sur l’artiste Suzanne Hay — « Suzanne », éd. Léo Scheer) donne une superbe « leçon » de ce qu’il en est de l’amour.
Emmelene Landon fait partager — souvent sous formes de messages échangés lorsqu’ils sont séparés – les mots d’amour, les conversations sur les livres, la peinture, la photographie, etc. Avec en point d’orgue le film « Editeur » (2017) — trop méconnu mais le temps corrigera cet oubli — de Pol Otchakovsky-Laurens. Sa compagne y fut directrice de la photographie et y fait une brève apparition.
Les deux avaient déjà réalisé chacun de leur côté deux films et ils projetaient une réalisation commune « Windfilms » qui ne se fera pas — et pour cause… Il restera leur Autant en emporte le vent. Et le livre devient sa version écrite. Il devait être tourné à Marie-Galante en guise d’apogée de ce que l’auteur nomme « leur dernier amour ». Et aux images invisibles fait place la plus belle évocation de l’Ile où tout aurait dû être permis — et non seulement en un laps de temps bien trop court.
Sous son hybridation, un tel livre bouge continuellement. C’est pourquoi il ne ressemble en rien à un tombeau. Rien ne préparait au départ de l’éditeur. Sans lui, sa compagne poursuit avec le bel entour du disparu.
Tout ici est, sinon léger, un arrachement au monde de la mort. Le livre répond à l’absence. Tout ici appartient à l’émotion sans doute parce que sa créatrice a évité lamento, pathos, morbidité. Elle en retient l’expérience (même si ce n’est pas le bon mot) heureuse. C’est comme si l’histoire pouvait continuer en l’« allegretto » que l’auteure évoque lorsqu’elle parle du plaisir de retrouver l’amant.
Elle attendait alors sa venue en écoutant du Ligeti dont le « Continuum » semble perdurer en « Harmoniques ».
jean-paul gavard-perret
Emmelene Landon, Marie-Galante, Gallimard, Paris, 2018, 112 p. — 10, 50 €.
Je lance une bouteille à la mer, en espérant qu’emmelene le recevra!
Mon nom ne vous dira rien je pense, mais Paul (le p’tit Paul )était le cousin de mon mari Philippe Beaugeard… de Sablé. La grand tante, Berthe,avait adopté Paul et Philippe était le grand cousin. Paul m’avait envoyé un courrier adorable lors du décès brusque de mon mari en 2017. Comment vous exprimer mon immense chagrin lorsque j’ai appris la mort de Paul! Je ne savais pas à qui en parler hélas. Je regardais avec émotion la photo qui bouleversait Paul où mon mari avait sa main sur son épaule “comme pour le protéger “me disait il.
Je me permets de vous embrasser et suis tellement heureuse de votre amour. Michelle paul disait Michou comme la famille..
Chère Michou,
S’il vous plaît, écrivez-moi :
emmelenelandon@gmail.com
Je vous embrasse,
Emmelene
Pourquoi est-ce que je ne trouve votre message que si longtemps après ma “bouteille à la mer “Emmelene?
Je suis Michou, la cousine de Paul… du moins la femme de Philippe Beaugeard comme je vous le disais.
J’ai noté votre adresse courriel et me permettrai de vous écrire plus longuement demain.
Je vous embrasse. Michou /Michelle David Beaugeard. 0680910051 et Midabeau@sfr.fr.merci. fr
Mon message n’a pas pu vous être délivré !!! Je retente en vous redisant combien , je serais heureuse de vous joindre !
Je vous embrasse
Michou