Kim Stanley Robinson, Mars la Rouge

Le Cafouillis à la science sur lit de fiction

Pour faire un bon Cafouillis à la noix de SF, comme en fai­sait notre grand-oncle Kim dans les années 90, il faut se pro­cu­rer des racines de bonnes idées, un futu­ro­logue pur jus du genre scien­ti­fi­cus poly­dis­ci­pli­na­rus, le manuel J’apprends à écrire le tohu-bohu et enfin, une grosse béton­nière pour bien bras­ser tout ça. Au bout de quelques soi­rées inter­mi­nables, le résul­tat du Cafouillis est garanti – avec des gru­meaux.
Kim Stan­ley Robin­son est un grand nom du sous-genre « SF dure ». Cette caté­go­rie, éga­le­ment nom­mée hard science-fiction pour ne pas en ôter la pri­meur aux anglo­phones, ne désigne ni une œuvre de SF por­no­gra­phique, ni un récit empli de che­ve­lus spé­cia­listes du head­bang sur des riffs de Metal­lica, mais bien un genre de fic­tion qui a l’ambition d’être scien­ti­fi­que­ment plau­sible. De la science-fiction qui pro­met de ne pas être fic­tive. De la science lit­té­raire ; voilà tout un pro­gramme. Pour­tant, entre une car­rière scien­ti­fique ou lit­té­raire il faut par­fois choi­sir au risque de voir sur­gir du papier une créa­ture hor­ri­fique, boi­teuse et bos­sue, que le lec­teur a bien envie d’achever à coups de pelle, ne serait-ce que par pitié.

Il est vrai que la science-fiction est une lit­té­ra­ture qui tend par­ti­cu­liè­re­ment à la pros­pec­tive dans la mesure où son credo ini­tial est d’explorer les che­mins que pour­raient prendre l’humanité, à l’aune des décou­vertes scien­ti­fiques, tout en pro­je­tant ses peurs et ses fan­tasmes dans un futur plus ou moins proche. C’est pour­quoi, réa­lité scien­ti­fique et fic­tion se rejoignent sou­vent ; que la seconde anti­cipe la pre­mière ou que la pre­mière veuille accom­plir la seconde. Aussi, une assise scien­ti­fique aux romans de SF est la bien­ve­nue en ce qu’elle assure au lec­teur un cer­tain degré de réa­lisme à une hypo­thèse roman­cée, voire peut per­mettre de le convaincre de la dan­ge­ro­sité de cer­taines avan­cées tech­no­lo­giques dans le cas des dys­to­pies.
Dési­reux de pous­ser le réa­lisme scien­ti­fique au plus près, Robin­son fut l’instigateur d’un cou­rant de SF bap­tisé par lui-même Real Science Fic­tion qu’il met en exergue en signant son pre­mier roman, pre­mier né d’une tri­lo­gie mar­tienne. S’il reçoit le « prix Bri­tish Science Fic­tion » en 1992 et le « prix Nebula du meilleur roman » en 1993, c’est cer­tai­ne­ment pour les idées inté­res­santes qu’il y développe.

L’intrigue prin­ci­pale du roman est effec­ti­ve­ment attrayante et per­met d’imaginer la colo­ni­sa­tion d’une pla­nète par un groupe de scien­ti­fiques devant œuvrer à sa ter­ra­for­ma­tion. Le sujet est fan­tas­tique. Il per­met une liberté ima­gi­na­tive totale puisque cet embryon d’humanité à l’ambition démiur­gique doit repar­tir de zéro, sur une pla­nète étran­gère et hos­tile, où tout est à décou­vrir et à entre­prendre. Cette ques­tion est d’autant plus pas­sion­nante consi­dé­rant que les revues scien­ti­fiques actuelles titrent sur les tra­vaux des scien­ti­fiques visant à modi­fier le cli­mat de la Terre à l’heure du réchauf­fe­ment pla­né­taire. Or, Robin­son avait déjà cette intui­tion de la ter­ra­for­ma­tion de notre propre pla­nète puisqu’il en évoque briè­ve­ment le sujet.
A la ques­tion « que se passerait-il si des humains allaient sur Mars pour la ter­ra­for­mer ?», il écha­faude le scé­na­rio typique d’une colo­ni­sa­tion humaine avec son exploi­ta­tion outran­cière par les entre­prises ayant finan­cées le pro­jet (et le capi­ta­lisme fut), l’envoi en nombre de tra­vailleurs cupides, de forces gou­ver­ne­men­tales et d’immigrés reje­tés par leur patrie ori­gi­nelle, pour conclure par un sou­lè­ve­ment indé­pen­dan­tiste. Le lec­teur ne peut repro­cher à Robin­son de ne pas inno­ver en la matière car ce schéma est cohé­rent au regard de sa volonté de réa­lisme et toutes les colo­ni­sa­tions humaines se sont dérou­lées, peu ou prou, de la même façon dans l’Histoire. Ce qui lui est pré­ju­di­ciable, c’est qu’il n’assume pas cette repro­duc­tion. Il ne l’analyse pas ni ne la com­mente. Pire, il l’ignore et la fait nier par l’un de ses per­son­nages avant de clore un sujet qu’il donne l’impression de sou­le­ver mal­gré lui, comme si, à un moment de son écri­ture, il s’était étonné lui-même de cette repro­duc­tion colo­niale sans vou­loir s’y attarder.

Cette mal­adresse scé­na­ris­tique dans le déroulé de son intrigue n’est pas iso­lée. S’y ajoute, par exemple, l’incohérence ame­nant le débat, au demeu­rant très inté­res­sant, à pro­pos du dilemme moral : ter­ra­for­mer ou ne pas ter­ra­for­mer ? Mais la ques­tion ne devrait pas se poser ; en tout cas, pas au moment où les colons scien­ti­fiques ont voyagé des années dans l’espace et se sont déjà ins­tal­lés sur Mars, puisque le but même de leur venue est d’y vivre. Il est donc évident que, pour  réa­li­ser ce pro­jet, il sera néces­saire d’adapter cette pla­nète aux besoins humains et que l’édification même d’une cité sous une cloche d’air res­pi­rable est déjà une modi­fi­ca­tion du pay­sage mar­tien.
Pour jus­ti­fier les erre­ments moraux de son per­son­nage anti-terraformation et en élu­der l’incrédibilité, Robin­son avance les pré­textes peu convain­cants de ses men­songes, don­nés au comité de sélec­tion dans le but de décou­vrir Mars, et de son tem­pé­ra­ment mélan­co­lique et pas­sionné. L’argumentation est fina­le­ment pataude et fait naître le sen­ti­ment que l’auteur n’a pas réussi à sur­mon­ter cette inco­hé­rence, alors qu’il aurait pu le faire adroi­te­ment avec une meilleure mise en scène. Enfin, il noie son lec­teur sous des pages entières de des­crip­tions scien­ti­fiques com­plexes et détaillées mais il ne décrit pas, ou très peu, des objets que ses pro­ta­go­nistes uti­lisent tout au long du roman : les mar­cheurs, les patrouilleurs, les « consoles de poi­gnet »… Si bien que, non seule­ment nous ne savons pas par quel miracle ils fonc­tionnent mais, sur­tout, nous n’en avons qu’une très vague repré­sen­ta­tion, laquelle pourra varier selon les bribes d’informations que Robin­son veut bien nous don­ner au fil de son récit. Le lec­teur pourra ainsi s’imaginer que les patrouilleurs sont des véhi­cules ter­restres à la forme arach­nide des­ti­nés à un seul pilote, puis des véhi­cules che­nillés gigan­tesques, pour finir par n’être qu’une sorte de gros camion.

Quant au fil conduc­teur de la ter­ra­for­ma­tion, il ne tient pas en haleine autant qu’on l’aurait voulu car il est dis­sout par des flots d’informations scien­ti­fiques au lexique hyper­spé­cia­lisé ayant trait à des domaines aussi variés que la bio­lo­gie, la phy­sique, la psy­cho­lo­gie, l’ethnologie… Le plus pénible est que ces des­crip­tions, par­fois étayées par des sché­mas ou des for­mules scien­ti­fiques, n’ont aucune plus-value. Robin­son ne les met pas en pers­pec­tive et elles n’apportent rien à son récit. Tout au contraire, elles en des­servent la lec­ture tant elles la rendent opaque, lourde et rompent le rythme de l’intrigue. Elles donnent fina­le­ment l’impression que Robin­son étale ces connais­sances pour elles-mêmes… Comme la confi­ture cultu­relle bien connue.
Même la des­crip­tion des modes de vies des grou­pus­cules d’étrangers n’échappe pas à cette impres­sion d’étalage et de répé­ti­tion. On com­prend pour­tant que Robin­son, sui­vant le modèle de l’immigration amé­ri­caine, ait ima­giné la culture mar­tienne nais­sante comme un syn­cré­tisme cultu­rel. Qu’il l’ait voulu ou non, son mul­ti­cul­tu­ra­lisme se fige en salad bowl et chaque eth­nie ter­rienne reste en autar­cie dans son coin, au moins pour ce pre­mier tome, ce qui est plu­tôt déce­vant et ne jus­ti­fie pas que le nar­ra­teur s’y attarde à ce point.

Tout cela s’ajoute fina­le­ment à la len­teur géné­rale, à grand ren­fort d’énumérations de dizaine d’outils, de cou­leurs ou de termes géo­mor­pho­lo­giques , d’explications pro­fes­so­rales, de dis­cus­sions qui n’ont aucun inté­rêt pour le lec­teur comme pour l’histoire, de des­crip­tions inutiles, d’états d’âmes redon­dants de per­son­nages, de répé­ti­tions détaillées d’événements… Même la révolte finale, qui peut tenir momen­ta­né­ment l’intérêt du lec­teur éveillé, est gâchée par l’étirement las­sant de scènes sans pro­pos qui n’en finissent pour­tant pas. En outre, les intrigues secon­daires sont peu nom­breuses, ténues et trop sou­vent mal ame­nées.
Par exemple, la réso­lu­tion de l’enquête d’un pro­ta­go­niste sur les sabo­tages des ins­tal­la­tions de ter­ra­for­ma­tion tombe sou­dai­ne­ment et avec évi­dence, sans à-propos qui aurait per­mis d’aiguiller le per­son­nage autant que le lec­teur. Il fau­dra recon­naître tou­te­fois à Robin­son d’avoir mis en avant aussi bien des hommes que des femmes et d’avoir, semble-t-il, eu à cœur de défendre une vision éga­li­taire des genres, au prix de ce qui pourra appa­raître comme un eth­no­cen­trisme arro­gant, voire raciste.

En effet, il fait cri­ti­quer la civi­li­sa­tion arabo-musulmane par l’un de ses pro­ta­go­nistes, lequel annonce très fran­che­ment à ses hôtes qu’il les consi­dère comme des escla­va­gistes machistes. Là encore, si l’idée de fond est inté­res­sante sur le trai­te­ment cultu­rel des femmes et sur l’ethnocentrisme en géné­ral (la condi­tion des femmes dans les socié­tés occi­den­tales ne pou­vant pré­tendre être exem­plaire en matière d’égalité), la mise en forme est vrai­ment mal­ha­bile et super­fi­cielle. Bien que celui qui tient ce pro­pos soit volon­tiers décrit comme colé­rique et amer, aucun indice nar­ra­tif ne laisse pen­ser que l’auteur ne pense pas exac­te­ment ce qu’il lui fait dire.
D’ailleurs, ses per­son­nages ne sont que suc­cinc­te­ment décrits. Ils n’ont que peu de relief et appa­raissent inin­té­res­sants, lorsqu’ils ne sont pas tota­le­ment anti­pa­thiques. Ils sont tous égoïstes, ne par­tagent pas grand chose, hor­mis des que­relles, et leurs his­toires sen­ti­men­tales se résument à de simples échanges pul­sion­nels ; pla­ti­tude amou­reuse plu­tôt décon­cer­tante. Enfin, si la folie de cer­tains est jus­ti­fiée, leur mise en scène ne fait qu’amener des inco­hé­rences nar­ra­tives incompréhensibles.

La pau­vreté des pro­ta­go­nistes est en fait à l’image de la pau­vreté sty­lis­tique et des innom­brables mal­adresses nar­ra­tives plu­tôt indignes pour un écri­vain ; car s’il y a bien un per­son­nage essen­tiel à une œuvre, c’est le nar­ra­teur. Pour com­pa­rai­son, à blague iden­tique c’est sou­vent la seule prouesse ora­toire qui fera la dis­tinc­tion entre une bonne et une mau­vaise. Le nar­ra­teur peut être clai­re­ment iden­ti­fié en tant que per­son­nage, soit parce qu’il s’agit d’un récit à la pre­mière per­sonne, soit parce qu’il raconte une his­toire en s’adressant direc­te­ment au lec­teur. Ou bien il peut être plus dis­cret et pour­tant impri­mer pro­fon­dé­ment sa marque dans la nar­ra­tion, soit parce qu’il décrit les choses avec un style tra­vaillé, soit parce que, en se foca­li­sant sur un pro­ta­go­niste en par­ti­cu­lier, il en exté­rio­rise toute sa repré­sen­ta­tion men­tale.
La nar­ra­tion de Robin­son est ici iden­tique à la pro­fon­deur de ses pro­ta­go­nistes : super­fi­cielle. Il nous raconte cette his­toire un peu comme il le ferait s’il nous lisait le mode d’emploi d’un déam­bu­la­teur ; insi­pi­dité nar­ra­tive qui pourra finir d’exacerber com­plè­te­ment un lec­teur déjà fort agacé par un fil conduc­teur embrouillé qui se rompt sans cesse.

La pire des mal­adresses est sûre­ment le début de son récit : une pro­lepse tota­le­ment abs­conse et sans aucun effet d’amorce. Une pro­lepse, ou fla­sh­for­ward, est un pro­cédé sty­lis­tique qui vise à sus­ci­ter l’intérêt du lec­teur en lui don­nant un avant-goût d’une fin qu’il lui tarde de décou­vrir et de com­prendre. Pour être effi­cace, elle doit être brève et ne com­por­ter que des élé­ments per­ti­nents. Ici, la pro­lepse est une ouver­ture, non pas sur la fin, mais sur le milieu de l’intrigue. En outre, elle est longue et ins­talle déjà le récit en invi­tant le lec­teur à décou­vrir des habi­tats bien éta­blis sur Mars, tout en expli­quant scien­ti­fi­que­ment la com­po­si­tion de la « tente ». Le lec­teur est ensuite plongé au beau milieu d’un car­na­val ter­rien, sur Mars, qui reste inex­pli­qué, entre des groupes humains, suisses ou arabes, à pro­pos des­quels il ne sait rien, et suit les erre­ments d’un indi­vidu appa­rem­ment dérangé, qui fait des choses incom­pré­hen­sibles. Puis le roman débute, rétros­pec­ti­ve­ment.
Et les enchaî­ne­ments inso­lites s’enchaînent ainsi tout au long du récit : la dis­con­ti­nuité de per­son­nages, arbi­traire et injus­ti­fiée au regard du schéma nar­ra­tif,  des pas­sages sou­dains rédi­gés comme des témoi­gnages par on-ne-sait-qui, quelques scènes sor­dides dont on ne com­prend pas bien l’intérêt, l’apparition sau­gre­nue, entre deux par­ties, d’une his­toire met­tant en scène un cer­tain Paul Bunyan, un bûche­ron du folk­lore éta­su­nien revi­sité à la sauce mar­tienne, le mys­ti­cisme géo­phage et orgiaque d’un grou­pus­cule sec­taire caché quelque part, une tem­po­ra­lité chao­tique et incer­taine, des pas­sages creux qui s’éternisent puis des ellipses de plu­sieurs années…

Enfin, le nar­ra­teur oublie sou­vent de pré­ci­ser qui est la per­sonne qui prend la parole lorsqu’il rap­porte une dis­cus­sion au style directe. Ce trait s’accentue davan­tage lorsqu’il relate les rêves de ses pro­ta­go­nistes sans indi­quer clai­re­ment à son lec­teur qu’il s’agit d’un rêve. Mais, de sur­croît, il ajoute à ces rêves impli­cites des dia­logues sans aucun signe d’énonciation. A la fin, il est pro­bable que beau­coup de lec­teurs n’y com­prennent plus rien et aient fran­che­ment l’impression que le nar­ra­teur se moque d’eux.
Car la lec­ture repose évi­dem­ment sur un contrat tacite avec l’auteur. Le lec­teur accepte de se lais­ser men­ta­le­ment trans­por­ter dans son uni­vers à la condi­tion, tou­te­fois, que le nar­ra­teur fasse bien son bou­lot et qu’il ne l’embrouille pas, par­ti­cu­liè­re­ment lorsqu’il s’agit des règles mêmes de l’écriture que sont, par exemple, les signes d’énonciation – à moins qu’il ne s’agisse d’un effet voulu dans un but pré­cis que le lec­teur pourra clai­re­ment iden­ti­fier. Dans le cas d’un roman sérieux qui se veut réa­liste, il est plu­tôt mal­venu de ne pas res­pec­ter ce contrat. Au mieux cela donne l’impression que Robin­son ne maî­trise pas l’écriture, au pire qu’il n’a aucun égard pour son lec­teur. Si bien que ce der­nier aura le sen­ti­ment de ne pas savoir où le nar­ra­teur veut le mener, ni ce qu’il cherche à lui dire dans tout ce fatras mal agencé.

Finale­ment, le Cafouillis est à point : un grand tohu-bohu en sa forme et son fond. Dom­mage, l’idée était inté­res­sante. Mais une bonne idée suffit-elle à faire un bon livre ?
Cela dit, d’autres lec­teurs pour­ront le savou­rer et appré­cier d’être bal­lotté sans ména­ge­ment par un nar­ra­teur qui exé­cute une jongle mal­ha­bile avec tous les sujets qui lui tombent sous la main s’ils sont avides de connaître toutes les sub­ti­li­tés du calen­drier mar­tien ou d’apprendre l’arabe avec les sou­fis, de connaître en détail les états d’âmes inter­mi­nables d’une babou­chka aimant et aimée par deux hommes, de suivre l’exposé des arcanes de la bio-ingénierie ou encore d’affronter des péri­pé­ties pal­pi­tantes rap­por­tées en slow motion.

Après tout, tous les goûts sont dans la lecture.

sophie bonin

Kim Stan­ley Robin­son, Mars la Rouge (Red Mars, 1992), trad. Michel Demuth &tDo­mi­nique Haas, Pocket, col­lec­tion « Science-fiction », 2003.

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