Une histoire d’amour — ou presque
Le livre de Pierre Barachant laisse une impression trouble et ambiguë. Il est aisé de comprendre ce que l’auteur voudrait faire passer comme message. Le tout avec un tutoiement — au « suspicieux lecteur » qu’il n’est pas loin de trouver spécieux — plutôt désagréable comme s’il était mal venu au vieux fanfaron qui ne peut s’empêcher de donner des leçons en feignant de faire copain –copain.
Citons presque au hasard : « Tu n’as strictement aucune espèce d’idée originale sur ce que c’est un livre, sur ce qu’est qu’écrire ». Puis de préciser « Tu crois que je suis en train de te demander de « me » lire et de « me » trouver génial ». Et l’auteur d’affirmer que non. Mais c’est là où le bât blesse.
L’ensemble de C’est là reste un plaidoyer pro domo. L’auteur sans le vouloir se prend dans son tout à l’ego. Et le livre permet de penser qu’il s’est pris les pieds dans son propre tapis. L’intention était bonne mais une certaine bile demeure trop forte. Ce qui fait capoter l’opus dans un brouet aigre, dispendieux et aux grosses ficelles d’un humour approximatif.
L’auteur annonce un livre d’amour : il se limite aux deux dernières lignes d’un pamphlet sauvé partiellement par le dernier chapitre.
jean-paul gavard-perret
Pierre Barachant, C’est là, Z4 Editions, Le Monthury 39300 Les Nans, 2018, 94 p. — 9,50 €.