Phoebe Kiely, They Were My Lansdcape

Tout ce qui reste

Le livre de Phiebe Kiely repré­sente un traité poé­tique du vide et du trop-plein. Le tout sans osten­ta­tion – ce qui est un comble lorsqu’on parle d’images. Avec dans cette sorte de vide et de plé­ni­tude la dif­fi­culté de pré­ci­ser où se logent le réel et le sym­bo­lique.
Reve­nant sur ses pas, Phoebe Kiely ne joue en rien d’un effet de nos­tal­gie. Tout est absorbé du pré­sent comme du passé dans un par­cours qui devient une béance ocu­laire avec ce que Lacan nomme « le pur trou du nou­mène ; l’ex-sistence du Réel ».

Reste ici le peu qui pour la pho­to­graphe fait tout. Là où il devient impos­sible de don­ner une consis­tance dif­fé­rente au por­trait, au pay­sage et leurs bribes Avec en sus le prin­cipe d’un deve­nir intem­po­rel en dépit du passé qu’induit le titre du livre par son « they were » (« ils étaient »).
Un nouage par­ti­cu­lier donne à ce livre une struc­ture non d’après mais d’avant ordre. Moins que de pétri­fi­ca­tion, il faut donc par­ler de pré­sen­ti­fi­ca­tion du Réel que spé­ci­fient de telles images en leur topo­lo­gie et la pré­ci­pi­ta­tion de leurs signifiants.

jean-paul gavard-perret

Phoebe Kiely,  They Were My Lansd­cape, Mack, Londres, 2018 — 30,00 €.

 

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